BANGUI AFP / 31 mars 2013 22h20 - Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye a nommé dimanche un
gouvernement d'union nationale composé de membres de la rébellion, d'anciens opposants et de membres de la société civile, selon un décret lu à la radio nationale.
Composé de 34 membres, le gouvernement comprend neuf ministres issus de la coalition rebelle Séléka au pouvoir depuis une
semaine, huit issus de l'ancienne opposition et un ex-proche du président déchu François Bozizé. Les 16 autres membres sont issus de la société civile et de différentes formations
politiques.
Parmi les personnalités du Séléka, se retrouvent aux postes clés: Gontran Djono au Pétrole, Nourendine Adam, chef de la
rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la Paix (CPJP), à la Sécurité, Mohamed Moussa Dhaffane aux Eaux et forêts, ainsi que Christophe Gazam Betty à la Communication.
Le président Michel Djotodia assumera également la charge de ministre de la Défense.
Du coté de l'ancienne opposition, le poste de Ministre de l'Equipement et porte-parole du gouvernement revient à Crépin Mboli
Gonda, les Affaires étrangères à l'ancien ambassadeur de Centrafrique aux Nations unies Charles Armel, et les Postes et télécommunications à l'opposant Henri Pouzère.
Le Premier ministre sortant, lui-même issu de l'opposition, a été reconduit mercredi dans ses fonctions par le nouvel homme
fort de la Centrafrique, l'ex-rebelle Michel Djotodia. Il avait promis que toutes les tendances de la vie politique seraient représentées dans son nouveau gouvernement, comme le prévoyait
l'accord signé en janvier à Libreville entre pouvoir, opposition et rébellion.
Mais, bien que plusieurs dirigeants de l'ancien régime de François Bozizé, tombé le 24 mars, se soient dits prêts à coopérer,
un seul a été retenu: Claude Lenga, qui hérite du poste de ministre délégué à l'enseignement professionnel et fondamental.
Afin de respecter à la lettre les accords, M. Tiangaye a nommé un représentant politico-militaire et ancien cadre du CPJP au
ministère de la jeunesse, des sports et de la culture, Abdoulaye Hissène.
Celui-ci était peu apprécié de la rébellion qu'il n'a pas soutenue après avoir déposé les armes suite à de précédents accords
de paix avec l'ancien régime.
La plupart, sinon toutes les provinces du pays sont représentées dans le nouveau gouvernement.
Après la prise de contrôle de la majeure partie du pays en décembre par le Séléka, qui s'était retrouvé aux portes de Bangui,
et l'accord de Libreville en janvier, la rébellion avait accusé le pouvoir de ne pas respecter celui-ci, avant de prendre la capitale pendant le week-end des 23 et 24 mars.
Le président déchu Bozizé s'est réfugié au Cameroun et a demandé l'asile au Bénin.
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Centrafrique : Michel Djotodia annonce la composition du gouvernement
Michel Djotodia, qui a pris le pouvoir le 24 mars en Centrafrique au terme de l'offensive éclair des rebelles du Séléka, a dévoilé dimanche la composition du nouveau gouvernement provisoire. Il s'y arroge cinq ministères, dont celui de la Défense.
Composé de 34 membres, le gouvernement comprend neuf ministres issus de la coalition rebelle Séléka au pouvoir depuis une semaine, huit issus de l'ancienne opposition et un ex-proche du président déchu François Bozizé. Les 16 autres membres sont issus de la société civile et de différentes formations politiques.
Parmi les personnalités du Séléka, se retrouvent aux postes clé: Gontran Djono au Pétrole, Nourendine Adam, chef de la rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la Paix (CPJP) à la Sécurité, Mohamed Moussa Dhaffane aux Eaux et forêts, ainsi que Christophe Gazam Betty à la Communication.
Le président Djotodia assumera également la charge de ministre de la Défense. Le poste de Ministre de l'Equipement et porte-parole du gouvernement revient à un membre de l'ancienne opposition démocratique, Crépin Mboli Goumba.
Le Premier ministre sortant, lui-même issu de l'opposition, a été reconduit mercredi dans ses fonctions par le nouvel homme fort de la Centrafrique, l'ex-rebelle Michel Djotodia. Il avait promis que toutes les tendances de la vie politique seraient représentées dans son nouveau gouvernement, comme le prévoyaient l'accord signé en janvier à Libreville entre pouvoir, opposition et rébellion.
Mais, bien que des dirigeants de l'ancien régime de François Bozizé, tombé le 24 mars, s'étaient dits prêts à coopérer, un seul a été retenu. Par ailleurs la plupart, sinon toutes les provinces du pays sont représentées dans le nouveau gouvernement.
(ats / 31.03.2013 22h10)
Gouvernement d’Union Nationale : La Seleka tire la grosse part du gâteau
par Maurice Wilfried SEBIRO le 01 avr 2013
Alors que l’on s’attendait à un gouvernement restreint et resserré au tour de 15 à 20 membres pour jeter les bases de la refondation de la République centrafricaine qui n’existe plus que de nom, c’est un gouvernement pléthorique qui a été mis en place. Cinq ministres d’État vont se distinguer des autres avec tous les avantages inhérents à leurs statuts, et pourtant l’heure n’est pas aux réjouissances.
On a souvent reproché aux gouvernements des régimes des présidents Patassé et Bozizé, le clanisme et le régionalisme, le gouvernement Tiangaye 2 fait la part belle aux ressortissants de laVakaga et du Bamingui Bangoran. Notons que ces régions situées à l’extrême Nord- Est du pays ont toujours été oubliées faute de l’absence d’une politique active de la décentralisation.
La mise à l’écart des populations des autres régions ou de l’ancienne majorité présidentielle qui ne compte qu’un simple ministre délégué, risque d’attiser encore des tensions. La Séléka qui souffre déjà de l’image de son incapacité à protéger les Centrafricains et leurs biens lors de la prise de Bangui, vient d’aggraver son cas et plombe tous les espoirs d’une proche réconciliation avec eux.
Au lieu de céder aux revendications de ses fidèles, la Seleka, aurait pu s’inspirer des régimes précédents où devenir ministre était synonyme de s’enrichir en si peu de temps, au détriment du peuple qui ne peut plus se nourrir, se vêtir, s’instruire, se soigner et se loger.
Le nouveau maître de Bangui M. Djotodia a voulu montrer un signal fort aux ressortissants de sa région, mais son geste divise. C’est une faute politique pour ses détracteurs qui ne vont pas tarder à le traiter de tribaliste.
La Centrafrique qui ne possède pas des infrastructures routières et ferroviaires et qui totalise à l’heure actuelle, moins de trois usines de fabrication sur toute l’étendue de son territoire, a besoin des technocrates pour faire venir les investisseurs, même si on ne manque pas de signaler la jeunesse et les qualités de certains partisans de la Séléka.
« Il aurait été judicieux si le président Djotodia envoyait ses militants par vague au gouvernement, car il y aura sans doute des ajustements au fur et à mesure que la transition va durer » dixit un observateur de la politique Centrafricaine.
Mais les concentrer comme c’est déjà le cas, va engendrer beaucoup de mécontentements, car un pan entier de la population n’est pas représenté dans ce gouvernement. Des observateurs sont surpris du fait que Me Tiangaye dont les compétences et l’intégrité dépassent les frontières Centrafricaines ne puissent pas peser sur les responsables de la Séléka lors de la composition de son gouvernement.
On constate encore l’absence de la parité entre les hommes et les femmes dans ce Gouvernement d’Union Nationale.
Wilfried Maurice Sebiro