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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 18:41

 

 

Bozize avec Sassou


Tiangaye et Sassou

 

 

RFI  18 JANVIER 2013


L'opposant et avocat centrafricain Nicolas Tiangaye a été nommé jeudi 17 janvier après plusieurs jours de tergiversations, au poste de Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale. Selon les accords conclus avec Libreville, il ne pourra pas se présenter à la présidentielle de 2016, de même que le président François Bozizé.


Dans un pays où -il le reconnaît lui-même- tout est prioritaire, le premier défi de Nicolas Tiangaye sera de former un gouvernement capable de rassurer les bailleurs de fonds et où, inévitablement, chaque camp politique ne trouvera pas son compte. « Il me faudrait nommer mille ministres et encore, cela ne suffira pas pour satisfaire tout le monde », admet en souriant le nouveau Premier ministre de transition.


Quelle sera la qualité de sa cohabitation avec François Bozizé qui a bien tenté d'éviter sa nomination ? C'est l'une des grandes interrogations du moment. A Bangui, ce n'est un secret pour personne, les deux hommes se vouent une franche hostilité et si Nicolas Tiangaye dit sans convaincre qu'il espère une relation apaisée avec le président, un proche du chef de l'Etat lance à propos de l'ex-défenseur des droits de l'homme : « Il a beaucoup parlé. Maintenant nous allons le voir à l'oeuvre. »


Nicolas Tiangaye aura du mal à trouver du soutien du côté du palais de la Renaissance, mais il devra également surveiller, comme le lait sur le feu, tous les exclus du nouvel exécutif.


Pour accomplir ses principales missions -la pacification, la refonte du secteur de sécurité, la relance d'une économie moribonde et la préparation des futures élections législatives qui, de l'avis général, n'ont aucune chance de se tenir dans un an- le nouveau Premier ministre part avec un a priori favorable des chancelleries étrangères. Mais gare à lui : à Bangui, l'état de grâce ne dure pas cent jours.


L'homme du consensus


Il est l'un des derniers hommes intègres à Bangui, relèvent plusieurs observateurs de la vie politique locale. Preuve de sa singularité, Nicolas Tiangaye accède à la primature après avoir refusé le poste en 1996.


Cet avocat de formation, âgé de 56 ans, s'est fait connaître au milieu des années 1980 en défendant l'empereur déchu, Jean-Bedel Bokassa. Il a également plaidé pour le premier accusé du génocide devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda.


Dans cette carrière d'avocat marqué notamment par la création de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme, il a défendu en 1989 celui qui apparaît désormais comme son pire ennemi politique, François Bozizé qui était alors accusé de complot. Entre les deux hommes, l'hostilité remonte à 2004 lorsque Nicolas Tiangaye dirigeait le Conseil national de transition.


Rédacteur de la Constitution, c'est lui qui a introduit la limitation du nombre de mandats présidentiels. Entré de plain-pied dans l'arène politique, son combat ces dernières années a porté sur l'annulation et la reprise des élections de 2011.


Aujourd'hui, en tant que Premier ministre, il va devoir composer avec le chef de l'Etat. Les deux hommes sont en principe hors-jeu pour la prochaine présidentielle. « La primature sera un sacerdoce et nous devrons aplanir nos divergences », assure Nicolas Tiangaye, qui, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, entretient de bonnes relations avec Denis Sassou Nguesso, le président du Congo-Brazzaville, et cite comme modèle, Coluche, l'Abbé Pierre ou bien encore Mère Teresa.

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers