BANGUI - AFP / 20 décembre 2012 10h33 - Un des principaux dirigeants de la coalition rebelle, qui a pris plusieurs villes dans le nord et le centre de la Centrafrique, a affirmé jeudi à l'AFP que
les rebelles ne se retireront pas de leurs positions tant qu'ils n'obtiendront pas un dialogue sincère avec Bangui.
Nous avons pris acte de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU (leur demandant de se retirer), mais nous n'allons pas nous retirer des positions actuelles sur le terrain jusqu'à ce qu'il y
ait un dialogue sincère avec le pouvoir, a affirmé Michel Djotodia, dirigeant de l'aile dissidente de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) qui a adhéré à la coalition
rebelle Séléka.
C'est de cette façon seulement que nous allons maintenir la pression sur le régime de Bangui. Nous n'avons jamais dit que nous allons marcher sur Bangui, mais nous exigeons du président Bozizé un
dialogue sincère, a poursuivi le chef rebelle, joint par téléphone satellitaire.
On ne cherche pas le pouvoir. On veut que nos droits soient reconnus, que des réponses puissent être trouvées à nos exigences, de façon à ce que le président Bozizé gouverne autrement que ce
qu'il est en train de faire. Il faut l'amener à améliorer sa gouvernance pour le bien-être du peuple centrafricain, a-t-il ajouté.
Le Séleka a pris mercredi la ville de Kabo (nord, 350 km de Bangui), après la ville de minière de Bria (centre) mardi et attaqué plusieurs autres villes du nord dont Ndélé la semaine
dernière.
Dans une déclaration adoptée mercredi soir à New York, les 15 pays membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies condamnent les attaques rebelles et les violations des droits de l'homme qui en
ont résulté. Le Conseil a toutefois insisté sur la nécessité de renforcer le dialogue politique et demandé aux groupe armés et au gouvernement de la République centrafricaine de réaffirmer leur
attachement au processus de réconciliation nationale.
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BANGUI, 20 déc. (REUTERS) - La coalition rebelle SELEKA qui fait vaciller actuellement le pouvoir de Bangui et qui, dans un communiqué de presse rendu publique ce matin avait annoncé l'arrêt des combats pour attendre des pourparlers de paix avec les autorités centrafricaines, a finalement occupé aujourd'hui une nouvelle ville, celle de BATANGAFO qu'elle avait dit-elle, encerclé depuis hier soir.
Joint par téléphone,
John LOLLIS habitant de Batangafo raconte:
" Depuis deux jours nous vivions dans la panique et beaucoup
des habitants ont quitté la ville soit pour les champs, pour la ville de Bossangoa, pour Bangui et d'autres localités de refuge. Ce matin, ils (les rebelles) ont débarqué à bord de deux
camions suivis de plusieurs autres à motos "
" Il n'y a pas eu bataille en tant que telle puisque le
détachement militaire qui était ici nous a abandonné et s'est replié sur Bossangoa (chef-lieu de la préfecture où est originaire le président BOZIZE) depuis deux jours " a poursuivi Mr LOLLIS qui ajoute:
" La ville était presque déserte à leur arrivée: Les
administrations, les écoles, les magasins étaient tous fermés à leur arrivée "
BATANGAFO l'un des fiefs
du président BOZIZE est ainsi la 8ème ville passée sous contrôle rebelle et la 5ème ville du nord après Kabo tombée hier, Mbrés le 17, Bamingui le 16 et Ndélé le 10 décembre. 3 villes sont
totalisées sous contrôle rebelle au nord-est: Sam Ouandja tombée le 10, Ouadda le 15 et Bria le 18 décembre.
Interrogé sur la prise de Batangafo aujourd'hui alors qu'ils avaient dans un communiqué de presse annoncé l'arrêt des combats, le colonel NARKOYO
porte-parole de la force coalisée s'explique:
" C'est vrai que nous avons annoncé l'arrêt des combats pour
attendre des pourparlers sincères avec Bangui mais Batangafo avait déjà été infiltrée depuis plusieurs jours par nos hommes et la ville était encerclée depuis hier soir. Il valait mieux l'occuper
avant d'attendre "
La prise de BATANGAFO aujourd'hui et de KABO hier s'effectue alors que le renfort Tchadien arrivé à bord d'une vingtaine des véhicules et qui ne semble pas vouloir
attaquer les positions rebelles est stationné à Kaga-Bandoro 333 km de Bangui, 70 km de Batangafo qui vient de tomber et à Sibut 185 km de Bangui la capitale. Cette passivité de l'armée
Tchadienne venue pourtant à la demande de BOZIZE est justifiée par la déclaration du porte-parole du gouvernement Tchadien Hassan SYLLA relayée aujourd'hui sur la radio NDEKE
LUKA à Bangui:
" Nous sommes en Centrafrique pour nous interposer
entre les rebelles et les FACA afin de faire cesser les hostilités. Les rebelles veulent aller négocier avec les autorités centrafricaines à Ndjamena "
Et justement.
Parlant de ces négociations, un sommet des chefs d'états de la CEMAC en prélude s'ouvre demain dans la capitale Tchadienne sur la situation en République centrafricaine.
Un ministre proche de la famille présidentielle qui a requis l'anonymat vient de le confirmer à Reuters tout en annonçant le retour cet après-midi à Bangui du
présidentBOZIZE:
" Le général qui était au front vient de regagner Bangui cet après-midi où il s'envolera demain à destination de Ndjamena pour le sommet extraordinaire de la CEMAC sur la situation de notre pays "