Bangui - AFP / 03 novembre 2011 17h12 Le directeur général des mines centrafricain a déclaré jeudi à l'AFP se réserver le droit de contester le contrat de la Centrafrique avec Areva, si celle-ci maintenait sa position de suspendre les travaux d'un important projet de mine d'uranium dans le pays.
Nous (le gouvernement centrafricain) nous réservons le droit de contester notre contrat avec cette société (Areva) si les responsables maintiennent leur position de repousser de un à deux ans les travaux du projet de mine, a déclaré Jean-Sylvain Féïgoudozoui, directeur général des mines au ministère délégué à la Présidence de la République chargé des Mines.
Areva et nous avons signé un avenant aux termes duquel l'entreprise française devait commencer l'exploitation effective à partir de 2010. Si donc Areva décide d'abandonner les travaux à ce niveau pour repartir, nous estimons qu'elle viole déjà les termes de l'avenant, a-t-il ajouté, précisant que du côté du gouvernement, on attend d'être officiellement saisi par écrit pour pouvoir prendre position, parce que l'annonce faite (par une délégation d'Areva) devant le chef de l'Etat (François Bozizé) n'était que verbale.
Selon lui, ils ont fait part de la suspension momentanée de leurs activités d'exploitation du gisement d'uranium de Bakouma (Est). Ils entendent reprendre les travaux au bout de deux ans. Mercredi, le porte-parole de la société nucléaire française avait déclaré que les travaux de mise en exploitation de la mine de Bakouma, qui renferme selon Areva au moins 32.000 tonnes d'uranium, ont été repoussés en attendant une éventuelle remontée des cours du minerai après la catastrophe de Fukushima au Japon.
Nous sommes convaincus que les conditions de marché de l'uranium redeviendront propices dans les deux ans à venir, une fois l'impact de Fukushima surmonté, a pour sa part estimé Sébastien de Montessus, directeur général adjoint en charge des activités minières d'Areva.
Avec 32.000 tonnes estimées à l'heure actuelle (dont seule une partie pourra être récupérée), le gisement est considéré comme important par Areva, même s'il n'égale pas par exemple les 180.000 tonnes de ressources de la mine géante d'Imouraren au Niger.
NDLR : Les mines de Bakouma ont été acquises par AREVA suite à une OPA boursière de cette dernière sur URAMIN Centrafrique sans que Bozizé et Ndoutingaï aient eu à donner leur avis, ce qui avait suscité leur courroux naguère. La gestion opaque et familiale qu’ils ont faite du dossier de Bakouma leur revient aujourd’hui à la figure comme un boumerang. Que valent les menaces d’un simple rigolo de DG de mines de l’un des derniers pays du monde face à AREVA?