BANGUI AFP / 11 mars 2013 16h30 - Des éléments de la coalition rebelle Séléka, qui participe au gouvernement d'union nationale à Bangui, ont attaqué lundi matin les villes de Gambo et de Bangassou (sud), mettant en déroute l'armée centrafricaine, a appris l'AFP de source militaire.
"Les éléments du Séléka ont lancé tôt vers 6H00 une première attaque contre la ville de Gambo à une soixantaine de kilomètres de Bangassou. Ils n'ont rencontré aucune résistance car nos éléments qui s'y trouvaient se sont repliés sur Bangassou", selon cette source militaire s'exprimant sous couvert d'anonymat.
"La seconde attaque a eu lieu peu avant 8h00 (7H00 GMT) contre la ville de Bangassou. Il y a eu des échanges de tirs puis les forces de défense et de sécurité ont opéré un repli", a poursuivi la même source.
"Le bilan de ces attaques n'est pas encore connu, mais il est difficile d'entrer en communication avec ces deux villes car toutes les liaisons téléphoniques ont été coupées", a-t-elle précisé.
Ces nouvelles attaques surviennent après celle fin février de la localité de Sido (nord), ensuite vivement critiquée par deux figures de la rébellion, ministres dans le gouvernement d'union nationale, le Général Mohamed Dhaffane et Christophe Ghazam Betty.
Mi-décembre, les rebelles du Séléka avaient pris les armes contre le régime du président Bozizé, menaçant la capitale Bangui. Après avoir signé un accord de paix le 11 janvier à Libreville, la coalition rebelle a accepté de participer à un gouvernement d'union nationale.
La rébellion, qui se refuse pour le moment à cantonner ses troupes comme cela était prévu par l'accord de Libreville, a régulièrement critiqué le gouvernement, reprochant notamment au président François Bozizé d'avoir mis en place un "shadow cabinet" (cabinet de l'ombre), dans lequel les ministres issus de l'opposition et de la rébellion sont flanqués de ministres délégués proches du pouvoir.
Les rebelles continuent d'exiger la libération des prisonniers politiques et le départ des troupes étrangères, en particulier sud-africaines. Coalition formée fin 2012, le Séléka est composé de deux principaux groupes rebelles, et de plusieurs petits groupes armés.
Depuis le début de l'offensive mi-décembre, l'armée centrafricaine n'a opposé quasiment aucune résistance aux rebelles, fuyant régulièrement leurs positions dès les premiers coups de feu.
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NDLR : C'est malheureusement le seul langage que comprend le général président François BOZIZE YANGOUVONDA !!!!
BANGASSOU : LA VILLE ATTAQUÉE PAR LES ÉLÉMENTS DE LA SÉLÉKA
Bangui, 11 mars 2013 (RJDH) La ville de Bangassou est attaquée depuis ce matin par les rebelles de la coalition Séléka. La présence de ces éléments a été signalée depuis 5 jours dans la localité de Dimbi, proche de cette ville. Aucune confirmation pour l’instant du côté du gouvernement et la ville est coupée du réseau téléphonique.
Les premières informations faisant état de cette attaque émanaient des ONG humanitaires présentes dans la ville, qui avaient alerté très tôt ce matin leurs coordinations à Bangui. Puis, le réseau téléphonique a été coupé.
Une source anonyme a fait savoir au RJDH que sept véhicules de la Séléka, qui se positionnaient depuis quelques jours dans la localité de Dimbi, avaient traversé hier après-midi, la ville de Gambo, à grande vitesse à destination de Bangassou.
Une autre source a fait savoir que les rebelles seraient stoppés dans leur course vers Bangassou à 1 heure du matin de ce lundi, dans la localité du pont de Mbari, à cinq kilomètres de la ville de Bangassou.
C’est dans cette localité que se concentre de violents combats entre les éléments des forces armées centrafricaines et ces rebelles. Difficile d’avoir la version officielle de toutes ces informations.
Un religieux de Bangassou a fait savoir que des éléments rebelles qui sont en train de faire tomber Bangassou, sont des éléments dissidents de la Séléka, qui ont déserté les rangs de la rébellion en milieu de la semaine dernière à Bambari (Centre), pour attaquer Mobaye vendredi et Bangassou en ce moment.
Sur l’attaque de la ville de Mobaye, on annonce trois morts dans les rangs de l’armée centrafricaine et un civil tué. On ignore le bilan humain du côté des rebelles, car ceux-ci évacuent au fur et à mesure leur blessé et mort, dans des destinations inconnues, d’après des sources militaires.
« Bangassou est la dernière grande ville de la Centrafrique. C’est une région militaire. Si les rebelles arrivent à s’emparer de cette ville, ce serait un grand échec pour l’armée et un nouveau revirement dans la situation actuelle en Centrafrique, vu que l’armée a renforcé sa position en hommes et en armes de guerre ces derniers temps dans cette localité », a fait savoir un religieux, qui a réussi à regagner la ville de Bangui, il y a deux jours.
A Bangui, côté du pouvoir, ni de leaders rebelles qui ont intégré le gouvernement d’Union nationale, personne ne veut se prononcer sur cette situation. Alors que dans les rues, l’information commence à faire peur à la population, qui ne croit plus aux accords signés le 11 janvier à Libreville.
Par Hippolyte Donossio