Bangui, 15 févr. (C.A.P) – Le président du parti de la Convention Républicaine Pour le Progrès Social (CRPS) et également porte-parole du Collectif des Forces du Changement Me Nicolas Tiangaye et le député sortant de Bamingui qui est aussi membre du Bureau Politique et Secrétaire Général du MLPC, Jean Michel Mandaba, ont été empêchés ce mardi matin d’embarquer sur un vol régulier en partance de Bangui pour Douala.
Après avoir enregistré leurs bagages et au moment d’accomplir les formalités de police, le commissaire de police de l’aéroport Bangui Mpoko les a reçus pour leur signifier qu’il a reçu du président Bozizé himself les instructions que toutes les personnalités politiques doivent préalablement obtenir son autorisation de quitter le territoire.
Il faut-il rappeler que ce n’est pas la première fois que Me Nicolas Tiangaye est victime des tracasseries policières aéroportuaires du pouvoir bozizéen. Le 9 juin dernier déjà, de retour d’un voyage à Paris, son passeport diplomatique lui a été arbitrairement retiré et confisqué par le commissaire de police de l’aéroport. Quelques jours plus tard, c’est le demi Dieu et Procureur de la République en service commandé de Bozizé Firmin Feindiro qui devait expliquer dans un communiqué de presse que Me Tiangaye n’avait pas le droit de posséder un passeport diplomatique et fait détruire celui qui lui avait été retiré.
D’autres figures de proue de l’opposition politique comme Martin Ziguélé avaient aussi fait l’objet à plusieurs reprises de ces faits du prince de sa Majesté Bozizé 1er De Bézambé. Il est donc clair qu’à l’heure actuelle, tous les hommes politiques centrafricains sont dans une prison à ciel ouvert qui s’appelle la République centrafricaine dont le geôlier en chef s’appelle François Bozizé. Ceux qui avaient jusqu’ici quelque doute encore sur la nature despotique du régime de Bozizé doivent maintenant savoir à quoi s’en tenir. L'indifférence et la tolérance de la fameuse communauté internationale vis à vis d'un tel dictateur est de plus en plus incompréhensible.
Rien ne peut expliquer ni justifier ces entraves arbitraires à la liberté d’aller et venir des citoyens centrafricains pourtant garantie par la Constitution de la République centrafricaine dont Bozizé prétend être le principal garant. Juste après la confirmation de sa prétendue réélection samedi dernier par la Cour constitutionnelle, Bozizé avait pourtant déclaré : "Nous ne sommes pas des ennemis. Nous sommes des compatriotes ayant des approches différentes pour notre pays, mais tous guidés par l'essentiel : l'intérêt général. La passion de la campagne électorale ne peut nullement remettre en cause ce fondamental". On a maintenant la preuve que ces propos ne sont que pieux mensonges et simple bavardage. Malgré l'officialisation de sa soi-disant disant victoire au premier tour de la présidenteielle, Bozizé n'est ni tranquille ni serein. Aucun de ses pairs ne lui a adressé le moindre message habituel de félicitation de ses homologues.
Il n’y a donc aucun doute que Bozizé fait payer à Me Tiangaye le fait de l’avoir affronté aux récentes législatives dans le 4ème arrondissement de Bangui et d’avoir fait la retentissante campagne qui l’a mis en ballottage malgré les nombreux tripatouillages et fraudes électorales opérés par son fils Rodrigue Bozizé et la garde présidentielle.