RFI 18 Mai 2011
En Centrafrique, la présidence s'alarme d'une arnaque d'un nouveau genre dans le pays. Par téléphone, des escrocs se font passer pour le chef de l'Etat ou son entourage pour demander à des personnalités centrafricaines d'effectuer des transferts d'argent. Certaines des victimes qui sont tombées dans le piège sont allées jusqu'à transférer 750 euros (500 000 francs CFA).
Préfet, religieux, hauts fonctionnaires, ministre, patron de médias nationaux, une dizaine de personnalités ont reconnu ces derniers mois être tombées dans le piège d'escrocs se faisant passer pour le chef de l'Etat François Bozizé et son entourage. A chaque fois, il leur a été demandé de transférer de l'argent sous forme de coupons de recharge téléphonique prépayés pour des montants variant de 75 à 750 euros.
« Ces personnes connaissent les numéros de téléphone des personnalités et c'est comme cela qu'ils les appellent, explique Zama Javan Papa, le directeur de la presse présidentielle. Ils imitent la voix du président pour dire ' Je me trouve à tel endroit, viens me retrouver pour une audience '. Et puis quelques temps après, ils imitent la voix de l'aide de camp du président disant que le président a un petit empêchement, qu'il va appeler mais qu'il a besoin de crédits de communication. Et donc il demande aux gens de transférer du crédit. C'est comme cela que les gens sont font piéger. Ils achètent des cartes de téléphone prépayées, ils grattent la partie cachée et ils communiquent ce numéro. Cela varie de 50 000 à 500 000 francs CFA alors que le président ne pourrait jamais demander à un tiers de lui transmettre des crédits. C'est un chef d'Etat, il n'a pas besoin de se rabaisser. C'est inconcevable ».
De source judiciaire, les enquêteurs examinent en ce moment les historiques d'appels des victimes pour tenter de retrouver la trace des escrocs via leur numéro de téléphone. Mais ils ont certainement utilisé des puces téléphoniques vendues à la sauvette. Remonter ainsi la filière s'avère difficile.