BANGUI - AFP / 24 mars 2011 17h44 - Des combats entre la rébellion centrafricaine de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et l'armée dans la région de Ndelé (nord-est) entre les 20 et 22 mars ont fait officiellement 7 morts parmi les civils, 32 selon la rébellion.
"Les éléments de la CPJP ont attaqué les 20 et 21 mars, les villages de Léména et de Gozbeida (Centrafrique). Ils ont tué 7 personnes: 2 dans le premier village et 5 dans le second. Ils ont incendié 149 maisons: 123 à Gozbeida, et 26 à Léména", selon une source au haut commandement à Bangui.
Selon la CPJP sur 32 tués 28 appartenaient à l'armée et à l'ex-rébellion de l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement), qui a intégré le processus de paix et combat aux côtés de l'armée. Ces chiffres sont démentis de source militaire centrafricaine.
Selon l'armée centrafricaine "Alertés, les éléments du détachement des forces armées centrafricaines (FACA) basés à Ndélé, ont manoeuvré dans les deux villages à la recherche des assaillants", a indiqué la source.
"La nouvelle de ces deux attaques, toujours selon la source au haut commandement, a entraîné la panique parmi les habitants de Ndélé qui ont fui la ville lundi soir et mardi matin pour se mettre à l'abri d'une éventuelle attaque. Ceux-ci reviennent progressivement", a conclu cette source, qui n'évoque pas la participation de l'UFDR aux combats.
Selon le communiqué du porte-parole de la CPJP Hassan Mbringa Togbo "le poste avancé de la CPJP a été attaqué le 20 mars à 5 h du matin (04H00 GMT) à Gounda et le 22 mars toujours à 5 h à Gozbeïda par les combattants de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR)".
"Nos hommes ont repoussé ces deux attaques du gouvernement centrafricain avec lequel nous sommes pourtant en négociation afin de mettre fin à ce conflit", a indiqué le communiqué.
La CPJP avance un bilan de "15 tués avec de nombreux blessés (le 20 mars)" et de "13 morts et 32 blessés" le 22 mars parmi les FACA et l'UFDR, et 4 morts et 6 blessés au sein de la CPJP. "Nous dénonçons les manoeuvres du gouvernement qui cherche à affaiblir la CPJP avant cette phase cruciale des négociations", précise le communiqué.
En novembre 2010, la CPJP avait pris Birao, principale ville du nord faisant 6 morts et une dizaine de prisonniers au sein des FACA. L'armées tchadienne avait, à la demande de Bangui, repris la ville le 1er décembre. 65 rebelles ont été tués selon le bilan donné par Bangui.
La CPJP, qui affirme lutter pour la démocratie, n'a pas signé les accords de paix de 2008. Son principal dirigeant était l'ex-ministre Charles Massi donné pour mort par sa famille depuis janvier 2010. La famille de M. Massi affirme qu'il a été enlevé le 19 décembre 2009 au Tchad, dans une zone frontalière, puis livré à la Centrafrique.
La Centrafrique tente depuis 2008 de mettre fin à des années d'instabilité mais l'insécurité reste grande et "entre un quart et un tiers du territoire" sont "en proie à des attaques rebelles", apprend-on de source diplomatique.
La contestation des élections présidentielles pour laquelle l'ensemble de l'opposition refuse de participer au second tour prévu dimanche pourrait entrainer une reprise de ces mouvements.
(©)