La plainte de la famille de Charles Massi, l'ancien ministre centrafricain devenu opposant, a été jugée recevable à Paris et transmise au parquet de Versailles.
La plainte contre X déposée en août en France par les avocats François Gibault et Jean-Charles Tchikaya, afin de faire la lumière sur la disparition, il y a tout juste un an, de l'opposant centrafricain Charles Massi, a été jugée recevable suite aux premières investigations de la police judiciaire française. Le parquet de Paris a transmis le dossier, le 23 novembre, au procureur de la République de Versailles, déclaré compétent territorialement. Les autorités judiciaires françaises sont donc habilitées à instruire cette plainte pour "torture, traitements inhumains et meurtre".
Dans le cadre de ce dossier, des proches du président François Bozizé, voire le chef de l'Etat lui-même, pourraient être entendus.
Ancien ministre ayant rejoint les rangs de l'opposition, Charles Massi a disparu en décembre 2009 après avoir été arrêté au Tchad, puis remis au régime en place à Bangui. Il serait décédé dans la prison de Bossembélé des suites des traitements infligés par des membres de la Garde présidentielle (GP) centrafricaine. Pour appuyer leur démarche, les deux avocats, qui conseillent la famille Massi représentée par le beau-fils de l'opposant disparu, Eric Neris-Massi, se fondent sur des éléments de preuves "accablants" émanant d'autorités ministérielles centrafricaines et de militaires proches de Francis Bozizé, fils du chef de l'Etat et actuel ministre délégué à la présidence chargé de la défense. A suivre…
Source : La Lettre du Continent n°601, du 9 décembre 2010.