BANGUI AFP / 27 juin 2012 21h37- Le calme régnait mercredi à Bakouma, dans le sud-est de la Centrafrique, sur le site du groupe français de nucléaire civil Areva attaqué dimanche par des rebelles, sous contrôle de l'armée centrafricaine, a indiqué à l'AFP une source du haut commandement militaire.
Ce sont les forces armées centrafricaines (Faca), précisément les éléments basés sur place et ceux venus de N'zako et de Bangassou, qui contrôlent Bakouma et le site de la société Areva, a expliqué cette source, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Les assaillants sont partis avec des vivres, mais pas avec des otages. Les cinq Français qui s'y trouvaient ainsi que deux Centrafricains sont sains et saufs. Les Français ont déjà été évacués à Bangui mardi par un petit avion spécialement affrété, a affirmé cette source.
Les auteurs de l'attaque n'ont pas encore été officiellement identifiés.
Lundi, une source militaire avait accusé les rebelles tchadiens du Front populaire pour le redressement (FPR) du +général+ Baba Laddé. Mardi, une autre source militaire centrafricaine avait cette fois-ci désigné la rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony.
Lundi, l'armée avait fait état d'un violent accrochage à Bakouma entre l'armée centrafricaine et un groupe d'hommes armés non identifiés.
Selon les bilans officiels, il n'y a pas eu de mort lors du raid contre la base d'Areva, mais un villageois a été tué
près du site peu auparavant par les agresseurs, selon une source militaire anonyme.
Areva a souligné qu'il ne s'agissait que d'une action de pillage. En septembre 2010, sept collaborateurs d'Areva avaient été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur le site d'uranium
d'Arlit au Niger. Quatre d'entre eux sont encore otages du groupe islamiste.
Malgré un processus de paix entamé en 2008 avec la plupart des rébellions importantes du pays qui ont déposé les armes, la Centrafrique reste la proie de groupes armés, rebelles, coupeurs de routes et braconniers. La LRA et le FPR y sont actifs.
(©)
NDLR : L’incapacité des pseudos autorités centrafricaines à désigner clairement les auteurs de l’attaque du site AREVA de Bakouma, le territoire national étant complètement mis en coupe réglée entre les différentes rébellions aussi bien nationales qu’étrangères, en dit long sur leur manque de contrôle sur le pays réel. En faisant accourir des renforts Faca de Nzako et Bangassou pour éteindre le feu de Bakouma, ces deux villes sont de fait dégarnies soldats et peuvent bien être attaquées à leur tour. Bozizé doit bien se rendre compte de l’impuissance de cette armée nationale qu’il a passé le plus clair de son temps à détruire et à déstructurer.