BANGUI - AFP / 14 novembre 2010 16h06 - Au moins trois personnes ont été blessées dimanche dans le nord de Bangui lorsque des militaires sont intervenus pour disperser des manifestants qui protestaient contre le décès d'un jeune tué, selon les manifestants, par un militaire, a constaté un journaliste de l'AFP.
Aucun bilan n'était immédiatement disponible de source hospitalière et aucune réaction n'avait pu être obtenue des autorités, de l'armée et de la police.
Le journaliste de l'AFP a vu trois blessés - une jeune femme et deux hommes -, tous atteints par balle, qui ont été conduits à l'Hôpital communautaire de Bangui. La jeune femme semblait la plus grièvement touchée.
Selon des témoignages recueillis par l'AFP, dimanche matin, des habitants des quartiers Fouh et Miskine (8e arrondissement de Bangui) ont incendié un débit de boisson appartenant à un militaire et saccagé le domicile du même homme, qu'ils accusent d'avoir abattu avant l'aube un jeune qu'il soupçonnait de vol.
D'après des témoins, des groupes de personnes sont ensuite descendus dans la rue, incendiant des pneus et érigeant des barricades sur la voie, en réclamant justice pour la mort du jeune homme. La police a tenté de les raisonner, sans succès, et a fait appel à la Garde républicaine (GR, unité d'élite de l'armée) qui a tiré en l'air puis sur les manifestants.
Un calme relatif régnait depuis 14H00 locales (13H00 GMT) environ dans le 8e arrondissement à la faveur du déploiement de la police anti-émeutes, qui a permis de rétablir la circulation.
Lors de la dispersion de la manifestation, trois journalistes de deux radios locales ont été pris à partie par des soldats, qui les ont conduits au siège du Commando d'intervention rapide (CIR, unité de l'armée). Ils ont été libérés après environ deux heures et leurs magnétophones ont été confisqués.
Selon des habitants de Fouh, le militaire accusé de meurtre avait tenté de récupérer avec le jeune homme visé une poignée de sauterelles que celui-ci ramassait autour de son débit de boissons.
Ces insectes, appelés "kinda gozo" en langue nationale sango, prolifèrent en novembre et décembre à Bangui. Ils sont très prisés des Centrafricains, qui les récoltent pour les revendre à 100 FCFA (15 centimes d'euros) le sachet ou les consommer en famille.
"Après avoir demandé un paquet de sauterelles et s'être vu opposer un refus, le militaire a tenté d'arracher de force ledit paquet. N'ayant pu le faire, il a poursuivi et abattu le jeune homme l'accusant de vol", a raconté un habitant.
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NDLR : Il faut bien que Bozizé et sa soldatesque fassent un peu usage des armes que le dépeceur achète massivement pour stocker. Les Centrafricains ne sont pas du gibier. Jusqu'à quand vont-ils continuer à faire couler impunément le sang des Centrafricains ?