Prétextant de l’incendie du supermarché RAYAN de son mafieux et complice, l’homme d’affaire libanais Ali El Akhrass, le dictateur sanguinaire Bozizé avait effectué personnellement une descente au parquet du tribunal de Bangui pour ordonner que soient arrêtées tous ceux qu’il a accusés sans la moindre preuve d’être les auteurs de l’incendie qui aurait fait partir en fumée pour 50 milliards de F CFA de marchandises selon lui.
C’est ainsi que le 10 juin 2010, le cabinet de Me Symphorien Balemby, Bâtonnier de l'Ordre des Avocats de Centrafrique et l’entreprise d’informatique ADMN de Jean Daniel Dengou ont été investis et mis à sac par des éléments de la Gendarmerie nationale, sur instruction du Premier Substitut du Procureur de la République. Après avoir procédé, en l'absence de Me Balemby, à la perquisition de son cabinet, des éléments de la Gendarmerie nationale ont procédé à l'arrestation de trois membres du cabinet se trouvant sur les lieux. Mme Albertine Balemby, M. Bienvenu Nganro et M. Prosper Gbangba sont depuis lors détenus arbitrairement à la prison de Bossembélé.
Le 16 juin dernier, la FIDH s'inquiétait dans un communiqué de ce que « cette perquisition et ces arrestations, opérées en violation des dispositions du Code de procédure pénale centrafricain et du principe d'inviolabilité des Cabinets et domiciles des Avocats, soient la conséquence directe d'une intervention du Président de la République, M. François Bozizé, auprès du Parquet du Tribunal de Grande Instance de Bangui. L'ordre qui aurait été intimé par M. Bozizé de procéder à l'arrestation de Me Balemby, pour répondre de l'incendie d'un immeuble, mais sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, est le signe inquiétant d'un manque d'indépendance des autorités judiciaires centrafricaines ».
Depuis lors, paradoxalement, le truand homme d’affaire libanais Akhrass a non seulement refait son supermarché mais aussi obtenu curieusement de l’Etat centrafricain une exonération fiscale pendant cinq ans pour importer des matériaux de construction pour refaire son supermarché mais aussi pour importer ses marchandises.
Force est malheureusement de constater que sept mois après qu’il ait été contraint par le dictateur Bozizé d’être en cavale, Me Symphorien Balemby est toujours activement recherché par l'ensemble des forces nationales de défense et de sécurité tant sur le territoire national qu’à l’étranger. Cette véritable chasse à l'homme Me Balemby est d’autant plus inadmissible que récemment encore, des agents des services de renseignements de Bozizé l’ont vainement guetté à la réunion des Bâtonniers africains qui s’est tenue à Kinshasa croyant qu’il y prendrait part. De même, chose inadmissible, selon nos informations, la fille du Bâtonnier a failli dernièrement être enlevée par des éléments de la garde présidentielle de Bozizé.
On est donc toujours inquiet pour la sécurité de Mme Albertine Balemby, MM Bienvenu Nganro et Prosper Gbangba et les autres personnes, notamment les parents et collaborateurs de Jean Daniel Dengou d’ADMN qui sont toujours détenues de façon arbitraire à la prison personnelle et spéciale de Bozizé à Bossembélé sans qu’aucune procédure judiciaire quelconque à leur encontre ne soit ouverte.
En dépit des actions diverses des Avocats centrafricains et des protestations venues du monde entier d’institutions respectables de défense des Avocats et des droits de l’homme comme la FIDH, AMNESTY INTERNATIONAL, Bozizé et son procureur de la république en service commandé, le tristement célèbre Firmin Feindiro, demeurent droit dans leurs bottes et obstinément autistes et sourds. Ils s’en foutent éperdument. Les diplomates occidentaux et autres représentants des institutions internationales accrédités en Centrafrique n’y trouvent rien à dire et observent étrangement un silence assourdissant qui ressemble fort à de la complicité. En quoi un dictateur aussi sanguinaire que Bozizé est-il respectable ? C’est cela le vrai scandale.
Le sort du Bâtonnier Balemby et de toutes les personnes toujours arbitrairement détenues à ce jour à la prison spéciale de Bossembélé en violations de toutes les règles de procédure pénale s'inscrivent dans un climat de tyrannie du régime Bozizé faite de violations massives des droits de l'Homme et des tensions politiques de toutes sortes dans le pays, sans doute liées à la peur panique et à la paranoïa de ce dernier d’être battu à l’élection présidentielle et de perdre son fauteuil ou d’être renversé par un coup d’Etat.
La prison spéciale et personnelle de Bozizé à Bossembélé doit disparaître et les détenus qui s’y trouvent libérés. BOZIZE DOIT PARTIR !!!