Bangui 23 mars (C.A.P) - Ce jour mercredi 23 mars 2011 à 14 h 30, Maître Nicolas Tiangaye, Président du parti Convention Républicaine pour le Progrès Social (CRPS) s'est rendu à l'Aéroport International de Bangui-M'poko pour prendre le vol de Toumaï Air Tchad prévu à 16 H pour N'Djamena au Tchad. Ce déplacement professionnel de 48 heures devait lui permettre de plaider devant la Cour de justice communautaire de la CEMAC dans une affaire privée.
Gabriel Jean Édouard Koyambounou et Martin Ziguélé du MLPC, Louis-Pierre Gamba du RDC, Ferdinand Dago de Londo et Francis Ouakanga de la CRPS, l'ont accompagné à l'aéroport, puisqu'il est porte-parole du FARE et avons tous pris place au
salon d'honneur.
Après avoir remis ses documents de voyage à l'hôtesse du protocole pour ses formalités de police, celle-ci reviendra
quelques instants après dire à Me Tiangaye que le commissaire de l'aéroport veut voir son ordre de mission. Me Tiangaye lui remettra un document justifiant son voyage, en indiquant à l'hôtesse qu'il exerce une profession libérale et qu'il n'a pas d'ordre de mission
à produire.
L'hôtesse est repartie et revient peu de temps après demander à Me Tiangaye d'aller lui-même expliquer sa situation au Commissaire de l'aéroport. Quand Me Tiangaye s'est rendu au bureau du Commissaire, il n'était plus là et est demeuré injoignable jusqu'au départ de l'avion, naturellement sans Me Tiangaye.
Celui-ci demandera en vain la restitution de son passeport et son billet. On lui demandera de revenir demain à 10 heures récupérer lesdits documents. Aucun motif n’a été avancé pour justifier cette interdiction de voyage (le second en moins de deux mois, le précédent ayant eu lieu le 15 févier dernier). Me Tiangaye et tous ses accompagnateurs décident de rester sur place et de se constituer prisonniers puisque désormais ils sont assignés à résidence de fait.
Vers 17 h 15mn une escouade de policiers conduits par le commissaire de l'aéroport fera irruption dans le salon
d'honneur pour déloger de force les membres du FARE. Il s'en est suivi de vifs échanges, et ces derniers décident finalement de quitter les lieux vers 17 H 30. Il faut noter que la Micopax
alertée est venu s'enquérir de la situation mais les agents de sécurité leur ont interdit l'accès du salon d'honneur.
Ce très grave incident survient moins de quarante-huit heures après le refus opposé aux autorités équato-guinéennes à
leur demande d’autorisation de survol pour l’avion qui devrait venir chercher l'ancien Président Patassé pour l’emmener à Malabo afin qu’il
y subisse des examens médicaux. Bozizé aura ainsi manqué d’élégance à l’égard de son homologue Teodoro Obianga Nguema Mbasogo qui était pourtant venu le 15 mars dernier assister à son
investiture boycottée par l’Union Européenne.
Depuis son investiture et surtout depuis son retour de Bambari, Bozizé ne veut serrer la main de personne et a pris quelques jours de repos dit-on chez lui vers Bezambé. Il est passablement nerveux et en profond désarroi car il n’est pas très sûr de lui et surtout il ne sait pas sur quoi pourra déboucher le bras de fer que le FARE a engagé avec lui depuis sa mise en place et qui se traduit pour ses membres par l’arbitraire et des tracasseries politico-judiciaro-administratives de toutes sortes.
Lors de son allocution après son investiture du 15 mars dernier, Bozizé avait clairement déclaré qu'il allait "détruire le FARE" mais lorsqu’on « bricole » des élections pour les gagner dès le premier tour par des fraudes généralisées et de graves irrégularités, il ne faut pas s’attendre à l’apaisement des cœurs chez les adversaires. Voilà le problème de Bozizé et son clan aujourd’hui en Centrafrique.