Bangui, 4 janvier (RJDH) –Depuis la prise de la ville de Sibut (160 kilomètres) par les rebelles du Séléka, des jeunes des différents quartiers de Bangui, constitués en autodéfense, érigent des barrières qui leur permet de vérifier les pièces d’identité des passants afin d’éviter une quelconque infiltration des rebelles dans la capitale. Mais à croire certains habitants, ces jeunes munis d’armes blanches se livreraient à d’autres activités qui n’ont rien à voir avec la sécurité.
« Non seulement ils effraient les gens la nuit avec les machettes qu’ils possèdent, ils fouillent systématiquement les passants et prennent leurs biens, notamment de l’argent, des téléphones portables qu’ils trouvent sur les gens la nuit», a déploré un habitant du 5ème arrondissement de la ville, interrogé ce matin par le RJDH.
Au-delà de ces actes de ‘’braquage’’, Gisèle Rounguia, habitant le quartier Yassara, est plus inquiète de la circulation incontrôlée des arcs, des machettes dans les quartiers. Cela pourrait entraîner des dérapages dans la société. « Il ne faut pas qu’après les gens s’entretuent comme ce qu’on a vu dans certains pays d’Afrique», a-t-elle dit.
Pour elle, certains habitants de Bangui s’inquiétèrent de moins en moins de l’entrée des rebelles dans la capitale, mais
plutôt des conséquences des machettes qui circulent en masse. Celle-ci craint surtout la naissance tacite des milices dans le pays pendant les mutineries des années antérieures.
Une autre source a quant à elle souhaité que les contrôles se fassent d’une manière légale par les forces de l’ordre, afin d’éviter du désordre et la confusion. « J’ai déjà vu au niveau du carrefour de l’Avenue Benz-vi-Koudoukou, des jeunes qui ont barricadé la route et ont fait descendre les passagers d’un bus, alors qui faisait déjà jour. Je crois que le contrôle sur les grandes artères devraient être assurées par des policiers, des gendarmes ou des militaires et non par des jeunes civils», a-t-elle souhaité.
Toutefois, ces barrières sont jugées nécessaires par les habitants de certains quartiers. Un homme âgé de 52 ans qui habite
le 5ème arrondissement a fait savoir que des jeunes qui érigent des barrières pendant la nuit assurent la sécurité des passants.
Ce phénomène a débuté aussitôt après le discours du chef de l’Etat, François Bozizé, 28 décembre où il a
appelé la jeunesse à la vigilance. C’était à l’issue d’une marche de protestation contre la rébellion, organisée par la coalition des patriotes contre la rébellion armée
(COCORA).
NDLR : Selon nos informations, Djodjo Bozizé a réuni ce jour à la Mairie du 3ème Arrondissement au km5, vingt-neuf chefs de quartiers à qui il a intimé l'ordre de continuer à constituer des comités de vigilance et leur a distribué des matchettes. Il leur a dit que si quelqu'un s'attaque à ces jeunes, que les chefs de quartiers lui fasse appel pour régler leurs comptes aux mécontents. Toujours selon nos sources, Papy et Rodrigue Bozizé seraient les commanditaires des profanations d etombes de musulmans constatés au cimetière musulman de Bangui. Et dire qu'avec tout cela, leur président de papa veut demeurer au pouvoir jusqu'en 2016 !