Par RFI jeudi 19 août 2010
Bangui a demandé, mercredi 18 août, l'aide de la France, des Etats-Unis et de l'Ouganda pour arrêter les chefs de l'Armée de résistance du Seigneur, milice sanguinaire qui sème la terreur en République démocratique du Congo (RDC) et en Centrafrique depuis décembre 1998. Malgré les tentatives d'arrestations, conduites notamment par l'armée ougandaise, le chef rebelle Joseph Kony est toujours en fuite. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.
En juin dernier, le président américain Barack Obama, s’est engagé à aider les pays de la région des Grands lacs, et précisément la Centrafrique, à se débarrasser des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). A la mi-juillet, les Etats-Unis ont dépêché, dans la ville d’Obo, zone des trois frontières avec l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), un groupe d’une dizaine d’experts militaires américains pour étudier le terrain. Est-ce à dire que les Etats-Unis sont prêts à envoyer leurs GI’s en Centrafrique ? « Ce n’est pas d’actualité », répond un diplomate américain. Mais Washington pourrait fournir aux forces armées centrafricaine, des moyens logistiques et des moyens de transmission, qui manquent cruellement sur le terrain.
Manque de coordination militaire
Le président François Bozize a demandé une nouvelle fois à la France, en plus de l’appui logistique qu’elle fournit déjà, d’intervenir militairement. « Ce n’est pas envisagé pour le moment », explique une source bien informée. Depuis plus d’un an, l’armée ougandaise est déployée en Centrafrique. Un groupe d’environ 300 soldats centrafricains est sur place, en renfort. Mais les deux armées ne sont pas coordonnées. Dans un rapport publié le 12 août 2010, l'organisation Human Rights Watch affirme que les rebelles de la LRA auraient enlevé au moins 697 enfants au cours des 18 derniers mois.
NDLR : Les hordes de bandits de Joseph Kony commettent leurs exactions dans le quart Sud Est de la République centrafricaine, soit à plus d’un millier de kilomètres de la capitale Bangui. C’est ce qui donne l’impression à Bozizé que cette rébellion étrangère venue d’Ouganda ne menace pas directement son pouvoir. Les populations de cette région se sont fait massacrer jusqu’ici par les criminels de la LRA sans que Bozizé qui se dit pourtant général d’armée, n’ait daigné mettre pied sur le terrain pour ne serait-ce que compatir et remonter le moral de ces citoyens quasiment abandonnés à leur triste sort.
Comment comprendre qu’alors que c’est depuis 2006-2007 que cette LRA de Joseph Kony sévit en RCA, Bozizé ne puisse se réveiller seulement que maintenant pour demander l’aide de la France pour tenter de conjurer cette rébellion ougandaise dont la RCA est devenue désormais le sanctuaire. En décembre 2008, Bozizé est resté les bras croisés lorsque se déroulait une opération militaire conjointe Ouganda-RDC-RCA contre la LRA. Seul l’Ouganda a demandé et obtenu de la France un appui aérien pour cette traque de Joseph Kony. Où était Bozizé en ce moment là? On ne peut qu'avoir les plus sérieux doutes sur la volonté réelle de Bozizé de capturer le criminel Joseph Kony.