"une expérience réussie de débrouille électorale"
Radio Ndéké Luka Dimanche, 23 Janvier 2011 13:01
En ce lendemain d’élections, la ville de Bangui a retrouvé une ambiance normale. Magasins et marchés ouverts, avenues animées, circulation retrouvée, reprise du travail. Et bien sûr, le principal sujet de conversation reste le scrutin d’hier.
On attend à présent les résultats que la CEI doit proclamer dans un délai de 8 jours conformément aux dispositions du code électoral. Pour le moment et comme indiqué, les résultats livrés par-ci par-là, notamment par la presse sont partiels et provisoires.
On attend également les premières réactions des différentes missions d’observation. Il s’agit notamment des Nations Unies, l’Union Africaine, l’Union européenne, l’Organisation internationale de la Francophonie, l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique, EISA, la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, CEAC etc. Il faut noter qu’aucun observateur n’a pu se rendre dans les zones où sévit la rébellion.
L’ancien président du Burundi, Pierre Buyoya, chef de la mission d’observateurs de la francophonie, interrogé par Radio Ndeke Luka, a révélé s’être rendu dans la journée de dimanche à Sibut et à Damara et assisté au dépouillement dans certains bureaux de vote à Bangui. Il retient que « tout s’est déroulé dans le calme et avec une participation massive de la population ». Il félicite le peuple centrafricain « pour avoir répondu massivement à ces élections. C’était impressionnant et remarquable de voir la soif qu’avaient les électeurs de remplir leur devoir de citoyen ».
On attend toujours de connaître le taux de participation du scrutin et on peut raisonnablement le situer dans une bonne moyenne. C’est vrai que les listes électorales ont été un casse-tête. C’est vrai que dans certaines zones marquées par l’insécurité, on n’a pu voter difficilement ou alors il n’y a même pas eu de vote, comme par exemple à la périphérie de Birao. On a vu presque partout, à Bangui comme dans les préfectures, les agents de la CEI intervenir en pompiers pour trouver des solutions à des situations inattendues.
Et le gros titre du quotidien l’Hirondelle de ce jour résume bien tout ceci. Il s’agit d’une « expérience réussie de débrouille électorale ».
NDLR : Que pense Buyoya de ce que les listes électorales n’aient été affichées que la veille du scrutin ? Que pense-t-il de la prolifération et de la circulation des cartes d’électeurs le jour du scrutin et qui ont permis des votes multiples au profit de Bozizé et du KNK ? Que dit-il également du ministre pistolero Thierry Maléyombo dans le 7ème arrondissement de Bangui ? On peut multiplier ainsi les questions au sujet des innombrables anomalies et violations du code électoral. Il faut que lui et l’OIF laissent tomber leur langue de bois habituelle et voient la réalité en face. Pourquoi aucun parmi les plus de 200 observateurs n’a mis les pieds dans les zones de rébellion ? Ils ont ainsi manqué l’occasion de goûter aux délices qu’endurent les Centrafricains du monde rural avec lesdites rébellions.
Centrafrique polémique sur la publication de résultats bruts
Par RFI
En Centrafrique, la CEI (commission électorale indépendante) devrait publier les résultats provisoires des élections présidentielles et législatives au plus tard samedi. Tous les procès -verbaux de Bangui sont traités actuellement au siège de la CEI, un premier lot de PV de province est par ailleurs arrivé dans la capitale par avion. Les Centrafricains ont voté en masse dimanche. Le président sortant François Bozizé, brigue un nouveau mandat à la tête du pays.
Avec notre envoyé spécial
La commission électorale va publier les résultats provisoires au niveau national dans les cinq jours, peut-être dès vendredi, a déclarée lundi 24 janvier 2011 le rapporteur de la CEI, Rigobert Wondo.
Il reviendra ensuite à la Cour constitutionnelle de proclamer ces résultats, mais on saura avant la fin de la semaine, si oui ou non le président sortant est en passe de remporter son pari. Car l’entourage de François Bozizé mise sur une victoire dès le premier tour, alors qu’il avait été mis en ballotage en 2005.
Tous les procès-verbaux de la capitale sont actuellement traités au siège de la CEI, et la commission a réceptionné cet après-midi un premier lot de PV de province par avion. Elle refuse de donner les résultats au compte-goutte. A ce sujet, Rigobert Wondo a convoqué des journalistes ce matin pour leur reprocher de donner des résultats bruts.
Rien ne les en empêche, les résultats sont affichés devant les bureaux de vote, mais si les résultats de la commission après traitement ne correspondent pas à ceux donnés par la presse, « certains esprits pourraient mal le prendre et on ne sait jamais ce à quoi cela peut mener », s’est inquiété le président de la commission électorale ici à Bangui.