Bangui 19 mai (C.A.P) - Arrivé à l’aéroport Bangui Mpoko aux environs de 15 h 30, heures locales, le cercueil du Président Ange Félix Patassé a été accueilli par quasiment l’ensemble de la population de la ville de Bangui, les responsables de la Coordination des comités de soutien à sa candidature aux dernières élections, ses nombreux parents, amis, sa famille du MLPC dans son ensemble, les femmes, les jeunes, bref le peuple centrafricain. Bozizé et son gouvernement étaient également présents en ont entendu des vertes et pas mûrs.
Ils ont été copieusement hués par une foule qui ne pouvait contenir sa colère de voir Bozizé sur les lieux. Il a donc été abondamment conspué, traité de tous les noms d’oiseaux, insulté, maudit même, par des parents tant maternels que paternels de Patassé venus nombreux et spécialement de sa ville natale Paoua, avec des branches d’arbustes de la savane et des épis de mil, accompagnés de jurons appropriés à la circonstance, conformément aux rites traditionnels bien du Nord …
Bozizé a dû souffrir en silence le martyr d’entendre tout cela prononcé à son endroit et il ne pouvait pas broncher. Il n’en menait vraiment pas large et dans son for intérieur, il a dû prendre la juste mesure des conséquences de sa haine viscérale et sa méchanceté gratuite envers son prédécesseur Ange Félix Patassé qui lui a fait pourtant tant de bien mais à qui il a refusé obstinément pour des raisons farfelues, d’aller se faire soigner hors du pays jusqu’à ce que mort s’en suive.
Après les honneurs militaires dus à l’ancien Président de la République qu’il fut, le véhicule transportant le cercueil du Président Patassé a quitté l’aéroport Bangui Mpoko à destination de la morgue de l’Hôpital Général de Bangui, précédé par le véhicule transportant ses enfants et suivi par celui de Bozizé. Vu l’affluence des Centrafricains au bord de l’avenue des Martyrs pour rendre hommage à Patassé et la très petite vitesse avec laquelle le cortège avance, il lui faudrait presque quatre d’horloge environ pour relier la zone fret de l’aéroport à la morgue.
C’est ce matin après la mise en bière à la morgue de l’Hôpital Général de Douala où une cérémonie officielle a été organisée par le gouvernement camerounais pour rendre hommage à l’illustre disparu puis après des les honneurs militaires que l’avion emportant le cercueil de Patassé ainsi que ses enfants, quelques-uns de ses proches présents depuis longtemps à Douala, s’est envolé pour la capitale centrafricaine.
L’ex Président Patassé était décédé le 5 avril dernier à l’hôpital général de Douala au Cameroun alors qu’il était en route pour Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale où il se rendait pour se faire soigner après toutes les tracasseries et entraves que lui a faites Bozizé. C’est vraisemblablement samedi prochain que son corps sera porté en terre dans l’imposant mausolée qui a été conçu dans son ancienne ferme « La Colombe » située au PK 26 de la capitale sur l’axe Boali.
Bangui en rangs serrés pour accueillir la dépouille de Patassé
Radio Ndéké Luka Jeudi, 19 Mai 2011 16:52
Devant la mort tout s’efface. Les images de l’aéroport de Bangui Kpoko en cet après-midi du jeudi 19 mai 2011 le démontrent encore. Il était environ 15H 45mn quand le vol spécial, venant de Douala (Cameroun) et transportant la dépouille mortelle de l’ancien Président Ange-Félix Pattassé s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international de la capitale centrafricaine.
Toute la République était là, en rangs serrés. Pouvoir comme opposition. Il y a Martin Ziguélé qui fut Premier Ministre du défunt et compagnon au sein du MLPC avant une séparation, puis une réconciliation qui date seulement de ces dernières semaines. Voir aussi Nicolas Tiangaye dans le sillage de Bozizé. Et d’autres encore que tout oppose dans la vie politique.
Plus de polémique donc. L’adversité est mise entre parenthèses. Le défunt doit recevoir l’hommage solennel de l’ensemble du pays auquel il a droit, ce pays qu’il a dirigé pendant 10 ans. En tête pour cet hommage, le président François Bozizé. Jadis il a pourtant renversé le défunt par un coup d’état en 2003. Le Premier Ministre est présent ainsi que l’ensemble des membres du gouvernement, les corps constitués. Tous aux côtés de la famille de l’ancien chef de l’état. Sa famille humaine comme sa famille politique. Un ministre camerounais a accompagné la dépouille.
Les honneurs militaires lui sont rendus. Des officiers, aux uniformes d’un rouge écarlate, portent avec la dignité qui sied, le cercueil. Sabre au clair, la garde rend les honneurs. Le président Bozizé s’incline respectueusement. Silence. Puis, sonnerie aux morts. Les notes du clairon déchirent le silence.
François Bozizé salue la veuve et les enfants du défunt. Loin derrière, la foule des grands jours. Pleurs et lamentations. Cris et chuchotements. Tout le cortège s’ébranle pour la morgue de l’Hopital général de Bangui. L’itinéraire est bien choisi : Avenue des Martyrs, Place de la Réconciliation, Avenue Koudoukou, Place des Libérateurs, Avenue de l’Indépendance, Avenue Dejean. Bref un tour de ville presque complet, le dernier, à travers les principales artères, en guise d’adieu.
Vendredi 20 mai, le programme prévoit la levée du corps pour l’exposition au domicile familial dans le quartier Fouh. Le lendemain samedi, ce sera les obsèques officielles.
En guise de rappel, l’ancien président centrafricain est décédé le 5 avril dernier dans un hôpital à Douala. Il se rendait à Malabo (Guinée Equatoriale) pour y recevoir des soins, après une hospitalisation d’une semaine dans une clinique à Bangui. Il souffrait de diabète A deux reprises, il avait été interdit de voyage. C’est à la troisième tentative qu’il a été enfin autorisé à embarquer. Son voyage s’arrêtera à Douala.