17/06/2011 à 02h12
En pleine réflexion sur l'avenir de l'énergie nucléaire en France, une première décision significative vient d'être prise. Le nucléaire français s'apprête à changer de tête dès le mois de juillet.
L'Elysée a indiqué à travers un communiqué que la présidente d'Areva ne serait pas reconduite dans l'exercice de ses fonctions rapporte Libération. Le couperet est tombé jeudi soir.
Comme une épée de Damoclès sur la tête
Unique femme patronne d'une multi-nationale française, "Atomic" Anne comme on la surnomme a vu son poste maintes fois menacé. Depuis plus d'un an, son éventuel départ d'Areva faisait en effet beaucoup glauser rappelle l'Express.fr.
En cause, le référendum populaire perdu par Silvio Berlusconi. Quel rapport ? Le refus catégorique de l'Italie face au nucléaire a fait capoter la construction de quatre centrales EPR de nouvelle génération en Italie a sans doute précipité son départ.
Rappel, en 2009, Areva avait également essuyé un cuisant échec après avoir "égaré" un appel d'offre pourtant largement acquise aux Emirats arabes unis.
Des soutiens insuffisants
Pourtant, le nombre de ses soutiens s'était sensiblement accru ces derniers jours en sa faveur. Résultat, vingt députés s'étaient affichés "pour" la reconduite de la patronne d'Areva mentionne Europe1.
Son successeur à la présidence du groupe est déjà connu. La désignation de Luc Oursel, ingénieur des mines de 51 ans, n'est pas une grande surprise.
Un choix que Matignon perçoit comme une "volonté de l'Etat actionnaire de privilégier l'expérience industrielle et la connaissance, acquises par Luc Oursel chez Areva"indique Libération.
Reste maintenant à savoir si le nouvel homme fort du nucléaire français sera en mesure de renouer le dialogue avec l'Elysée et faire évoluer un débat actuellement au point mort.
Areva Matignon annonce le départ d’Anne Lauvergeon
AFP 16/06/2011 | Mise à jour : 20:30
C'est désormais officiel. Anne Lauvergeon, PDG d'Areva depuis 2001, va quitter son poste et sera remplacée par Luc Oursel, actuel directeur général du groupe, affirme aujourd'hui Matignon.
Areva: 20 députés défendent Lauvergeon
AFP 16/06/2011 | Mise à jour : 17:23
Vingt députés de tous bords (UMP, PS, PCF, NC) ont réclamé jeudi dans une tribune que la présidente d'Areva,
Anne Lauvergeon, soit "reconduite dans ses fonctions", alors que des rumeurs de presse sur son remplacement par le numéro 2 du groupe se
font insistantes.
"Se priver d'Anne Lauvergeon serait faire courir un risque important à Areva", a déclaré le
député filloniste Jean-Paul Anciaux (UMP) à l'AFP. "Au-delà de nos sensibilités politiques personnelles, nous considérons que, dans le
contexte difficile actuel et au vu des résultats obtenus depuis 10 ans, Anne Lauvergeon, présidente du directoire, doit être reconduite dans
ses fonctions", écrivent les députés.
"C'est l'assurance pour nous de la pérennité et du maintien du groupe français au premier rang mondial du nucléaire civil", ajoutent-ils dans ce texte. Dix députés UMP, dont Michel Havard et Claude Birraux, huit députés PS dont Bernard Cazeneuve et Christian Bataille, ainsi que Jean-Pierre Brard (app. PCF) et Jean Dionis du Séjour (NC) ont signé cette tribune.
"Sûreté, sécurité et transparence" : le credo d'Anne Lauvergeon
"Areva applique un seul concept à toutes ses démarches: sûreté, sécurité et transparence", écrivent-ils. "Anne Lauvergeon a toujours refusé de transiger sur ces sujets. C'est sa marque de fabrique", ajoutent-ils.
Evoquant "l'accident survenu à la centrale japonaise de Fukushima", ces parlementaires estiment que "dans l'industrie nucléaire plus que dans toute autre, sûreté, sécurité et transparence ne se négocient pas".
Alors que le mandat de Mme Lauvergeon, candidate à sa propre succession, s'achève fin juin, des rumeurs de presse se sont fait insistantes jeudi pour annoncer son remplacement prochain par Luc Oursel, actuel numéro 2 du groupe.
Le candidat à la primaire socialiste François Hollande s'est lui
aussi inquiété jeudi matin de ces rumeurs de remplacement estimant que "ce serait un symbole fâcheux de
l'écarter".
Nicolas Sarkozy aurait décidé de remplacer Lauvergeon
Par Guillaume Errard Le Figaro 16/06/2011 | Mise à jour : 15:58
Selon les informations de La Tribune, Luc Oursel, directeur général délégué du groupe, serait favori pour succéder à Anne Lauvergeon à la tête du spécialiste français du nucléaire.
Si l'information était confirmée, ce serait une grosse surprise. À en croire le site Internet de La Tribune, le président de la République, Nicolas Sarkozy aurait décidé de remplacer Anne Lauvergeon à la tête d'Areva, dont l'État est actionnaire à hauteur de 10,20%. Une annonce est attendue d'ici à vendredi, selon le quotidien.
Certes, Nicolas Sarkozy et la présidente du groupe nucléaire, dont le mandat prend fin le 30 juin prochain, n'ont jamais entretenu les meilleurs relations du monde, mais d'aucuns s'accordaient à dire ces derniers mois que la catastrophe nucléaire de Fukushima de mars dernier avait permis à Anne Lauvergeon de conserver sa place. La présidente d'Areva avait même reçu les soutiens de Jean-Claude Spinetta, le président du conseil de surveillance d'Areva et du ministre de l'Industrie, Éric Besson.
«Un symbole fâcheux»
Pour la remplacer, La Tribune avance le nom de Luc Oursel, directeur général d'Areva. Ce serait une deuxième surprise. Jusqu'ici, plusieurs noms avaient circulé dans la presse comme celui du directeur délégué de la stratégie d'EADS, Marwan Lahoud, celui du délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon ou encore celui du PDG de Rhodia, Jean-Pierre Clamadieu.
L'Elysée aurait donc finalement opté pour la solution interne. Diplômé des Mines, Luc Oursel a rejoint le géant du nucléaire en 2007 après avoir travaillé notamment dans plusieurs ministères et exercé des fonctions chez Schneider et Geodis.
Areva n'a pas souhaité réagir. «Tant que l'annonce n'est pas faite, les lignes peuvent encore bouger. Les influences sont nombreuses. Mais le départ d'Anne Lauvergeon fait l'objet d'un vaste consensus», explique un proche du dossier interrogé par La Tribune. L'Élysée a refusé d'infirmer ou de confirmer l'information, et un membre du conseil de surveillance du groupe a déclaré à Reuters ne pas être au courant de la nomination de Luc Oursel. Pour le candidat à la primaire socialiste François Hollande, écarter Anne Lauvergeon serait un «symbole fâcheux». Il juge la femme, qui a été chargée de mission pour l'économie internationale et le commerce extérieur auprès de François Mitterrand en 1990, «efficace et courageuse».
Anne Lauvergeon remplacée par Luc Oursel à la tête d'Areva
PARIS - L'Etat a décidé de ne pas reconduire à la tête d'Areva Anne Lauvergeon, dont le mandat s'achève à la fin du
mois, et de la remplacer par Luc Oursel, directeur général délégué du groupe, ont annoncé jeudi les services du Premier ministre français dans un communiqué.
Mme Lauvergeon a été reçue jeudi par François Fillon et il lui a été confirmé que l'Etat soutiendrait la candidature de Luc Oursel à la présidence du directoire
d'Areva, indique le texte, ajoutant que ce choix a été pris en accord avec la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Il sera prochainement soumis à l'approbation du conseil de surveillance du groupe en application des statuts d'Areva, est-il encore souligné.
Cette décision intervient alors que la mobilisation en faveur de Mme Lauvergeon s'était intensifiée face à la volonté prêtée à Nicolas Sarkozy de ne pas reconduire la patronne du groupe nucléaire, dont l'Etat est actionnaire majoritaire (à hauteur de 90%), comme le rappelle le communiqué de Matignon.
Le choix de M. Oursel, ingénieur des Mines déjà bien ancré au
sein d'Areva, marque la volonté d'écarter Anne Lauvergeon sans heurter les salariés, inquiets à la perspective qu'un +outsider+ prenne la
tête du groupe dans le contexte difficile de l'après-Fukushima.
Il témoigne d'une volonté de l'Etat actionnaire de privilégier (...) l'expérience industrielle et la connaissance du nucléaire, acquises par Luc
Oursel chez Areva, souligne Matignon.
L'Etat renouvelle toute sa confiance aux personnels du groupe Areva, poursuit le communiqué.
AREVA
(©AFP / 16 juin 2011 20h52)
NDLR : Cette nouvelle situation ne manquera pas d'avoir quelque influence sur AREVA-CENTRAFRIQUE qui exploite les mines d'uranium de Bakouma en Centrafrique et qui a des relations très particulières avec Bozizé et son argentier et incontournable ministre des mines Sylvain Ndoutingaï et autre Patrick Balkany, George Forrest, Fabien Singaye, qui tirent un grand profit financier personnel du géant françis du nucléaire.