
Par RFI lundi 08 février 2010
Une page se tourne dans l'histoire de la Centrafrique. L'ancien chef d'Etat, le général André Kolingba, est décédé dimanche 7 février 2010, dans l'après-après midi, à Paris des suites d'un cancer. André Kolingba était arrivé au pouvoir en 1981 à la faveur d'un coup d'Etat. C'est lui qui avait instauré le multipartisme en Centrafrique, ouvrant la voix à la première élection présidentielle démocratique en 1993. Il avait d'ailleurs été battu par Ange-Félix Patassé à cette occasion, et s'était plié au verdict des urnes.
Arrivé au pouvoir en 1981, à l’issue d’un coup d’Etat sans effusion de sang, André Kolingba a voulu durant toute sa vie donner l’image d’un homme de paix, mais il reste pour de nombreux Centrafricains l’homme du colonel Mansion, le pro-consul français à Bangui. C’est lui qui a instauré le tribalisme dans la gestion de l’Etat, lui qui a fait brûler des villages dans le nord du pays après le coup d’Etat manqué d’un certain François Bozizé et de son ami d’alors Ange-Félix Patassé.
Ange-Félix Patassé
Ancien président centrafricain, qui a succédé par les urnes à André Kolingba en 1993.
Un homme qui a beaucoup contribué à l'instauration de la démocratie... il a accepté le principe d'élections libres et démocratiques pour le changement... j'avais dit que je pardonnais à tous ceux qui ont contribué à me renverser... moi je n'ai pas d'ennemi, c'est un patriote qui a pris l'option des armes mais il a vu que les armes ont des limites...
08/02/2010 par Carine Frenk
Sous la pression populaire, il réinstaure le multipartisme en Centrafrique. C’est l’époque du discours de La Baule et contrairement à d’autres chefs d’Etat africains, il accepte que le débat démocratique s’instaure en Centrafrique, sans faire usage de la violence. Il ouvre ainsi la voie à la première élection présidentielle démocratique et cède le pouvoir à Ange-Félix Patassé en 1993.
Le général Kolingba, c’est aussi l’homme du coup d’Etat manqué du 28 mai 2001 –il en assume en tout cas la paternité- Des milliers de Yacoma doivent fuir la répression. André Kolingba se réfugie en Ouganda.
Puis vient le moment du pardon : à la tribune du Dialogue national, organisé après la prise du pouvoir du général Bozizé en 2003, l’ancien président Kolingba demande pardon pour les erreurs commises.
Fidèle Gouandjika Ministre du Développement rural et proche du président Bozizé.
"Le président Kolingba a été un des grands bâtisseurs de la République centrafricaine. Il a ramené la démocratie en 1993, il a laissé un pays pacifique... un président qui a accepté d'aller aux urnes et qui a perdu dignement... un très bon souvenir..."