

Ambassadeur Jean-Pierre Vidon
Allocution de l’Ambassadeur, Haut Représentant de la République française, Doyen du Corps diplomatique, à l’occasion de la présentation des vœux à S. Exc. Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat et à Madame Monique Bozizé, Première dame de Centrafrique
Palais de la Renaissance (11 janvier 2010)
Monsieur le Président de la République,
Madame,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et de la Francophonie,
Madame et Messieurs les Ambassadeurs et chefs de mission diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales,
Messieurs les Consuls,
Mes chers collègues,
Le privilège m’échoit de prendre aujourd’hui la parole, au nom de l’ensemble des représentants à
Bangui des Etats et des institutions internationales qui entendent manifester, par une présence permanente en République centrafricaine, l’intérêt qu’ils portent, Monsieur le Président de la
République, à votre pays. Je ne saurais cependant omettre d’associer à mon intervention les représentants des Etats et des organismes internationaux qui sont accrédités en RCA sans y être
résidents. Leurs échanges avec les autorités centrafricaines, en particulier lors de leurs visites, participent aussi de cet intérêt dont je suis persuadé qu’il trouve un écho favorable et
justifié de la part de Votre Excellence.
Ainsi, en notre nom à tous, il m’est
particulièrement agréable de former à Votre intention, à celle de Madame Monique Bozizé, Première Dame de Centrafrique, à l’endroit de Votre famille
mais aussi pour Votre gouvernement et pour le Peuple centrafricain, nos vœux très sincères de bonne et heureuse année 2010.
Puisse ce millésime, qui ouvre la seconde décennie du siècle, voir la paix se consolider, la prospérité se dessiner et le bien-être s’accroître pour toutes et pour tous dans un esprit de concorde et de partage.
L’année qui vient de s’achever s’était ouverte avec une feuille de route prometteuse, celle des
recommandations du Dialogue politique inclusif qui reflétaient l’ensemble des attentes exprimées tout au long des travaux. Le nombre des défis à relever était considérable. Depuis lors, nous
avons suivi avec toute l’attention voulue les avancées intervenues. Il en est allé ainsi, en particulier, du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion de ceux qui ont accepté de
déposer les armes, et des étapes qui vont conduire aux élections présidentielles et législatives dont le peuple centrafricain attend qu’elles soient libres, transparentes et
démocratiques.
Des pas décisifs ont été
accomplis. Ils ont nécessité volonté politique, esprit de dialogue, arbitrage parfois. Ils ont montré que les mécanismes de la démocratie avaient fonctionné. Des enjambées, Monsieur le Président
de la République, n’en sont pas moins indispensables, pour les semaines qui viennent, afin que les échéances soient respectées; ces enjambées justifieront, à n’en point douter, la poursuite de
votre forte implication.
Nous savons combien elle a été décisive pour que soit écartée la tentation de différer les
élections en remettant en cause les exigences posées par la constitution. Nous savons aussi le prix que vous attachez à des échanges directs avec les membres du comité de pilotage du DDR et
l’engagement qui a été le vôtre pour surmonter les pesanteurs qui entravaient, à moment donné, la poursuite de ce processus. Nous sommes également persuadés que votre volonté de dialoguer
contribuera à convaincre ceux qui n’ont pas encore entendu les appels à la paix et dont l’écoute est essentielle pour que puissent s’accomplir les prochaines étapes du
DDR.
Tels sont nos espoirs alors que débute une année cruciale pour la République centrafricaine. Les
partenaires que nous sommes ont pour objectif d’apporter, sous des formes diverses, notre soutien à votre pays.
De ce soutien de la communauté internationale, vous avez eu la preuve en atteignant, le 30 juin dernier, le
point d’achèvement de l’initiative « pays pauvre très endetté », ouvrant ainsi de nouvelles
perspectives de développement.
C’est aussi avec pour ambition un appui plus efficace que le cadre multilatéral de la présence
internationale évolue. Ainsi, le BONUCA devient-il, cette année, le BINUCA, c’est-à-dire le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine sous la
direction de la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, l’Ambassadeur Sahle-Work Zewde, et avec pour objectif de mieux
coordonner les activités des différents organismes du système des Nations Unies présents sur le terrain.
Et c’est aussi dans un esprit d’intégration plus avancée que, désormais, une délégation de
l’Union européenne dirigée par notre collègue, l’Ambassadeur Guy Samzun, assure la représentation de l’Union dans son ensemble ce qui me permet de
m’effacer dans ce domaine et d’éviter, en ce qui me concerne, un cumul des mandats jusqu’alors incontournable.
Je ne saurais conclure sur cette actualité de la représentation internationale sans rappeler que le
souci d’apparaître mieux structurés a conduit les consuls à créer une association du corps consulaire, initiative pertinente qui leur permettra de mieux affirmer leur spécificité au sein des
représentants internationaux. J’en félicite chaleureusement son président, le consul de Turquie, Hicham Kamach.
Ainsi 2010, Monsieur le Président de la République, de par ses enjeux, sera une année marquante pour
votre pays. Elle lui offrira l’occasion de donner de la République centrafricaine l’image d’un Etat qui a achevé sa marche vers le retour à la paix dans le respect des valeurs de la
démocratie.
Puisse, cet objectif être atteint, sous votre impulsion, par les Centrafricains et les Centrafricaines.
Ils méritent, pour y parvenir, notre confiance et notre soutien.
NDLR : Bozizé comprend t- il toutes ces subtilités du langage diplomatique que manie à souhait cet ambassadeur qui devrait davantage être direct et concret dans son
adresse. Par exemple, il devrait demander clairement à Bozizé de remettre l'enveloppe de 8 milliards de F CFA de la CEMAC, destinéee au financement du DDR qui, faute d'argent, est
complètement à l'arrêt.