

Selon des informations crédibles émanant d’une source proche de la garde présidentielle qui a requis l’anonymat, le corps de l’ex ministre d’Etat le colonel Charles Massi qui avait dû être enterré à la sauvette après sa mort, aurait été exhumé nuitamment mercredi dernier aux environs de 19 heures locales et ramené à Bangui pour y être inhumé de nouveau on ne sait où.
Toujours d’après ce témoin, un véhicule Toyota 4 x 4 pick-up de type BJ 75 de couleur blanche venu de Bangui aurait, arrivé à 15 km de la ville de Bossembélé située à 157 km de Bangui), pris la direction d’une carrière où avait visiblement été hâtivement enterré Massi afin de déterrer son corps. On se croirait revenu aux pires moments du bokassisme.
Bossembélé est une ville garnison commandée le capitaine Vianney Semndiro un des bras armé et homme des missions spéciales de Bozizé et également tortionnaire de Charles Massi. Cette localité abrite aussi la prison « personnelle » de Bozizé de triste renom surnommée « Guantanamo » par les Centrafricains qui avait fait l’objet le 13 février 2009 d’une attaque de nuit revendiquée par la suite par la rébellion de la CPJP et Charles Massi.
Comme par hasard, c’est le lendemain de cette exhumation macabre que le ministre délégué à la défense Jean Francis Bozizé au nom du gouvernement, a cru devoir publier le jeudi 21 janvier 2010, son communiqué démentant non seulement la détention mais aussi la mort de Charles Massi. Il faut rappeler que les noms du lieutenant Abel Dénamganai et du capitaine Vianney Semndiro reviennent régulièrement comme étant ceux qui ont infligé les pires supplices à l’ex ministre d’Etat.
Autre coïncidence troublante, c’est aussi ce jeudi 21 janvier que Bozizé a eu dans la soirée des entretiens à Tripoli avec le colonel Mouammar Khadafi en présence selon nos informations, du président tchadien Idriss Déby. La présence dans la suite de Bozizé de Laurent Ngon-Baba son ministre de la justice et de Cyriaque Gonda chargé de la communication, peut laisser deviner que l’affaire Massi a dû sans doute été au cœur de ces entretiens de Tripoli.
L’information relative à cette exhumation du corps de Charles Massi est un élément nouveau et important dans cette sorte de puzzle à reconstituer. On le voit, les prétendus démentis de Bozizé et son clan ne changent rien à ce dossier criminel dont l’étau se resserre autour d’eux, car s’agissant de la mort tragique d’un homme, la vérité finira toujours par éclater tôt ou tard.
Tous les Centrafricains ont encore en mémoire que dans son allocution du 31 décembre dernier en langue sango, Bozizé avait clairement déclaré qu’il allait désormais « dépecer les hommes politiques », allant même jusqu’à ajouter que « certains commençaient déjà à lui tomber sous la main ». De qui parlait-il ainsi si ce n’est de Charles Massi après qu’il eût fait la fête la veille avec Idriss Déby à Sahr.
Tout cela est inadmissible et les Centrafricains doivent se lever comme un seul homme pour dire à Bozizé : Stop ! Si les Centrafricains ont fini par venir à bout d’une dictature sanguinaire comme celle de Bokassa, ils ne laisseront sans doute pas celui qui a été son aide de camp faire encore couler le sang des fils du pays.
La rédaction de C.A.P