
LILLE / EXPULSION
Nord éclair samedi 26 septembre 2009 à 06h00
La mobilisation contre l'expulsion des parents du petit Lillois Ariel ne faiblit pas malgré un jugement mis en délibéré avec avis négatif hier lors de l'audience au tribunal administratif.
LISE DOMINGUEZ > lise.dominguez@nordeclair.fr
Depuis la réception en janvier dernier d'un courrier de la Préfecture leur annonçant l'obligation de quitter le territoire français (OQTF), la mobilisation autour de Sandra Ndilné et Kevin Loudégué s'est amplifiée au fil des mois, au point que la salle d'audience du tribunal d'administratif était quasiment comble hier matin par la seule présence des soutiens aux parents d'Ariel, un petit Lillois de 6 ans scolarisé depuis la rentrée 2009 en CP à l'école Anatole France de Saint-Maurice-Pellevoisin.
Le collectif de soutien de l'école, des amis, des membres du Réseau éducation sans frontières, et cinq élus parmi lesquels on comptait Dominique Plancke, Maurice Thorez, Michel Ifri, Dalila Dendouga et Martine Aubry en personne avaient fait le déplacement pour soutenir les parents du petit Ariel, deux sans-papiers originaires de Centrafrique arrivés en France en 2001 pour y poursuivre des études en économie-gestion.
Hier matin, le rapporteur public a souligné en audience leur situation irrégulière de 2003 à 2007, les accusant de ne vivre que d'expédients avant de rendre un avis négatif à leur demande de régularisation et de maintenir l'OQTF pour les deux dossiers.
« Leur avocat a bien fait valoir que leur intégration est largement prouvée par la mobilisation des gens à leur égard depuis plusieurs mois, mais cela n'a pas empêché un avis négatif d'être prononcé, a déclaré après l'audience Jacques Claude, membre du Réseau éducation sans frontières. On leur a reproché aussi de ne pas avoir fait de demande d'asile à l'origine mais le coup d'état en Centrafrique s'est produit en 2003, soit deux ans après leur arrivée. Ils sont aujourd'hui abattus mais toujours battants. » « C'est incompréhensible, proteste encore Sandra Ndilné, la maman d'Ariel, qui accuse le coup mais reste confiante. Mais on n'est pas seuls et l'avis peut ne pas être suivi par les juges. Nous avons fourni des récépissés de demande de titre de séjour et avons chacun deux promesses d'embauche par des employeurs prêts à nous salarier dès que nous serons régularisés ! »
La décision du délibéré sera rendue dans moins d'un mois. D'ici là la mobilisation se poursuit et un parrainage par des élus dont Dominique Plancke, Dalila Dendouga, Maurice Thorez, des deux sans-papiers est prévu le 23 octobre prochain à l'hôtel de ville.