
La première phase de sensibilisation du programme DDR conduite par le ministre d’Etat Cyriaque Gonda et le président du mouvement rebelle APRD Jean Jacques Demafouth qui a débuté le 26 août 2009 dans certaines villes de province, s’est achevée le 4 septembre dernier. Elle les a conduits dans certains villages où stationnent des groupes rebelles et dans les villes plus grandes comme Bozoum, Bocaranga, Ngaoundaye dans la préfecture de l’Ouham-Pendé, Bossangoa, Batangafo et Kabo dans l’Ouham, et Kaga-Bandoro dans la Nana-Gribizi. Ensuite c’est par avion qu’une délégation s’est également rendue à Tiringoulou dans la Vakaga, quartier général de la rébellion de l’UFDR de Zakaria Damane. D’après Cyriaque Gonda qui a tenu une conférence de presse le 5 septembre dernier pour en rendre compte, « cette mission exaltante était une réussite et que les messages de pardon et de réconciliation avaient été bien reçus par tous les protagonistes ».
Toujours selon le conférencier Gonda, partout où ils sont passés, la principale revendication des rebelles est de voir rapidement commencer le processus du DDR et d’être pris en charge surtout sur le plan alimentaire. A Kaga Bandoro, le chef de l’APRD Maradas Lakoué a déclaré qu’il ne voyait pas d’inconvénient de rendre ses armes mais il ne le fera qu’à condition que le groupe de « zaraguinas » du général tchadien Baba Laddè (de son vrai nom Mahamat Abdoul Kadre) constitué de Tchadiens, Camerounais et Nigérians aura quitté la région et ne menacerait plus les populations locales. A signaler que ce général tchadien est arrivé à Bangui le 7 septembre 2009 et a été reçu dès le lendemain par Cyriaque Gonda.
A Kabo et Sido, des meetings ont également eu lieu avec la contribution d’André Ringui le Gaillard du FDPC qui avait préalablement préparé le terrain.
A noter aussi que dans la Vakaga, la rébellion de l’UFDR ne voit pas d’inconvénient à déposer les armes mais demeure réticente tant que la communauté Kara représentera une certaine menace pour elle.
S’agissant de Jean Jacques Demafouth, à une question posée par un journaliste lors de la conférence de presse à propos de ces deux casquettes de président de l’APRD et aussi de chef du parti politique dénommé Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP), celui-ci a répondu que la NAP n’était qu’un mouvement de soutien à sa personne crée en 2005 par des Centrafricains. Il estime qu’après la loi d’amnistie, il pouvait maintenant faire de la politique.
Dans la soirée du 5 septembre, un dîner était prévu pour être présidé par Cyriaque Gonda pour la centaine de personne qui avaient assisté à la conférence de presse. On s’amuse vraiment avec les fonds publics !
Pour cette première campagne, il est à relever que Bozizé avait débloqué 250 millions de F CFA sur dit-on le fonds CEMAC. Le PNUD aurait également cofinancé une partie des dépenses et assuré la logistique ainsi que la MICOPAX la sécurité des convois. Des enveloppes auraient également été distribuées à des rebelles sur le terrain.