
APA Libreville 2009-09-10 17:08:26 (Gabon) Le leader du Rassemblement pour le Gabon (RPG) Paul Mba Abessole a été interdit de quitter le territoire national mercredi soir pour Abidjan, en Cote d’Ivoire, a appris APA.
«Lors des formalités, les policiers m'ont indiqué qu'ils avaient reçu des consignes strictes de ne pas laisser voyager les leaders de l'opposition» a déclaré M. Mba Abessole.
Candidat à l’élection présidentielle du 30 août dernier, le leader du RPG s’était désisté en faveur du candidat indépendant André Mba Obame, l’ancien ministre de l’intérieur, qui a également bénéficié du désistement de cinq autres candidats indépendants dont l'ancien Premier ministre Jean Eyéghé Ndong.
Depuis l’assaut lancé par les militaires le jeudi 3 septembre contre un rassemblement pacifique organisé à l’entrée de la Cité de la démocratie, siège la Commission électorale nationale et permanente (CENAP), par les leaders de l’opposition, Mba Abessole s’est réfugié dans une ambassade à Libreville.
Il n’a reparu en public que le 7 septembre dernier, à l’occasion d’une réunion des quinze candidats à l’élection présidentielle du 30 août, qui s’est soldée par la rédaction d’une déclaration rejetant une nouvelle fois la victoire du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG au Pouvoir), Ali Bongo Ondimba, avec 41,73% des suffrages.
Mba Obame est arrivé en 2ème position avec 25,88% des voix, devant Pierre Mamboundou, le leader de l’Union du peuple gabonais (UPG), qui était à la tête de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR) créditée de 25,22% des suffrages, selon les résultats du scrutin rendus publics par le ministre de l'intérieur Jean François Ndongou.
Craignant pour leurs vies, André Mba Obame et Pierre Mamboundou sont carrément entrés en clandestinité. Le leader de l’UPG s’estimant même le plus recherché du groupe.
Paul Mba Abessole a dénoncé les «méthodes dictatoriales» ayant conduit à l'interdiction de sortie du territoire qui lui a été signifiée. «On a commencé à serrer l'étau. C'est la dictature qui s'installe», a déclaré le leader du RPG.
Le ministre de l’intérieur Jean François Ndongou a expliqué que les dirigeants de l’opposition ne pouvaient se rendre à l’étranger pour les besoins de l’enquête sur les violences qui se sont déroulées à Port-Gentil, la capitale économique.
L’opposition et le pouvoir sont divisés sur le bilan de ces évènements. Le président du Rassemblement national des bûcherons (RNB), le Pr. Pierre André Kombila a fait état de quinze morts alors que le ministre de l’intérieur avait annoncé trois victimes, tuées par les manifestants et non par les forces de l’ordre.
Le chef de l’opposition politique nigérienne interdit de voyager
APA-Niamey 2009-09-10 17:08:26 (Niger) Le chef de file de l’opposition nigérienne, Elhadj Mahamadou Issoufou, a été interpellé jeudi après-midi à l’aéroport de Niamey au moment où il s’apprêtait à prendre un vol à destination du Burkina Faso, a appris APA auprès de sources proches de sa formation politique, le PNDS.
Officiellement, aucune raison n’a
été avancée pour justifier l’interdiction de voyager infligée à l’opposant, mais l’on avance que cette décision est en lien avec la défense faite aux anciens députés de quitter le pays, en raison
d’une procédure judiciaire engagée contre eux, dans le cadre d’une opération dite « mains propres » lancée par le Président Mamadou Tandja.
C’est la première fois, depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution réprouvée par l’opposition en début août dernier, qu’un responsable politique est interdit de voyager au Niger.
Le chef de l’Etat nigérien a dissous, le 26 mai dernier, l’Assemblée nationale, à la veille de la suspension de la Cour constitutionnelle, en vue d’adopter une nouvelle Constitution qui rallonge
de trois ans son mandat présidentiel qui devait prendre fin en décembre prochain.
Président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), principal parti de l’opposition et ancien député, Elhadj Issoufou, fait partie
des 113 membres du parlement dissous et dont plusieurs d’entre eux, des responsables de l’opposition comme de la majorité, ont été entendus et détenus dans les locaux de la police suite à une
enquête de la gendarmerie portant sur la gestion du parlement.
Plusieurs anciens parlementaires ont été inculpés entre lundi et mardi dans le cadre d’attributions de marchés publics et détournements de deniers publics.
Actuellement trois anciens députés et un responsable financier de l’ancien parlement sont écroués alors qu’une trentaine d’autres avaient bénéficié d’une liberté provisoire, dans une affaire de corruption portant sur plus de 18 milliards FCFA.
L’affaire concerne plus de 150 personnalités, notamment des députés et cadres des législatures successives de 2000 à 2009, au parlement nigérien.
Mardi, El
Hadj Issoufou a affirmé qu’il s’agit « d’une politique de deux poids deux mesures (…) tendant à la
liquidation de la classe politique nationale », ce qui se justifie par contre pour « un assainissement
des finances publiques » estime des proches du Président Tandja.
En fin juin dernier, le Chef de file de l’opposition avait été brièvement interpellé à la gendarmerie nationale à Niamey où il avait subi pendant des heures un interrogatoire suite au mouvement
mené contre le référendum qui a fait adopter, deux mois plus tard, une nouvelle Constitution.
NDLR : "Républiques bananières africaines, unissez-vous !" serait-on tenté de dire en réaction à ces dépêches qui relatent les mésaventures de deux dirigeants des oppositions
politiques de deux pays africains, l'un en Afrique centrale, l'autre en Afrique de l'Ouest. C'est la preuve que l'Etat de droit en Afrique a encore un long chemin devant lui. C'est tellement
ridicule !