
Source: Aide Médicale Internationale (AMI)
Date: 07 Sep 2009
Marie-Coralie Di Domenico a suivi une formation en administration et
finance de la solidarité. Après une mission au Tchad et une première mission pour Aide Médicale Internationale à Bangui, capitale de la République Centrafricaine, Marie-Coralie a occupé le poste
de responsable de projet à Ndélé.
Pouvez-vous nous présenter les activités d’Aide Médicale Internationale à Ndélé ?
Depuis septembre 2008, A.M.I. a décidé d’apporter son appui à huit postes périphériques primaires dont l’activité est destinée à couvrir l’ensemble de la population et l’ensemble de la palette de soins de santé primaires. Il a été décidé de soutenir des centres de santé sur quatre axes qui permettent de couvrir des zones géographiques avec la plus grande densité de population possible dans leur périmètre. Les bénéficiaires disposeront à terme d’un accès à un centre de santé dans un rayon de 120 km au maximum.
Pour l’instant, dans le déroulement du projet, nous sommes en mesure d’en soutenir quatre.
Quel est votre rôle dans l’organisation de ces activités ?
Au quotidien, le responsable de projet supervise les aspects administratifs, logistiques et financiers, assure le suivi des indicateurs et le management des équipes pour permettre le bon déroulement des activités. Je pense que le plus important est de toujours agir en respectant les compétences de chaque individu pour que chacun puisse travailler dans les meilleures conditions possibles.
A.M.I. privilégie la formation et le compagnonnage avec des infirmiers superviseurs locaux pour montrer, accompagner, et non se substituer au personnel local des structures de santé. Malheureusement, le personnel que nous formons souffre beaucoup de l’insécurité matérielle qui prévaut à Ndélé et les plus diplômés préfèrent exercer à Bangui, la capitale.
Comment le soutien d’A.M.I. est-il relayé par la population ?
C’est effectivement une question cruciale. La République Centrafricaine est un pays dont le contexte sécuritaire et sanitaire souffre d’instabilité chronique. Dans ce contexte, il est délicat de mobiliser de façon pérenne la population pour une implication communautaire dans l’amélioration de l’accès aux soins de santé. C’est pourquoi les équipes d’A.M.I. doivent travailler constamment pour maintenir sa participation aux activités mises en place. Paradoxalement, c’est dans les villages les plus isolés qu’on trouve les communautés les plus actives !
Or, la mobilisation communautaire est une composante indispensable dans le soutien que les ONG apportent pour satisfaire les besoins sanitaires vitaux en République Centrafricaine.