
PORT-GENTIL (Gabon) (AFP) - jeudi 03 septembre 2009 - 18h06 - Des éléments de l'armée française ont pris position au Consulat de France de Port-Gentil, incendié par la foule dans la matinée après l'annonce de la victoire d'Ali Bongo à la présidentielle au Gabon, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des hommes du 6e Bataillon d'infanterie de marine ont pris place devant le bâtiment où la situation était
calme.
Des partisans de l'opposant Pierre Mamboundou, arrivé 3ème au scrutin, s'étaient dirigés peu avant 11h00 locales (10H00 GMT) vers le consulat de France. Ils ont forcé le portail d'entrée
et ont mis à sac la partie administrative du consulat avant d'y mettre le feu et de partir. Le bâtiment a subi d'importants dommages. La partie arrière du consulat n'a pas été
touchée.
Les boxes de petits commerces attenant au grand supermarché à proximité du consulat ont aussi été
pillés.
Les manifestants qui s'en sont également pris aux commerces d'immigrés ouest-africains dans le quartier jouaient au chat et à la souris avec les forces de l'ordre à 16H00 locales.
Ces manifestants avaient commencé par libérer dans la matinée les détenus de la prison de Port-Gentil avant de se
diriger vers le Palais de justice, protégé par un important dispositif policier.
A Libreville, la présence de forces de l'ordre était plus importante mais des troubles ont eu lieu dans de
nombreux quartiers populaires alors que le Bord de mer, où se situent la Présidence, les principaux ministères et commerces, faisait l'objet d'une protection particulière.
Gabon : La Chancellerie de l’Ambassade du Gabon à Dakar incendiée
Libreville, 3 septembre (GABONEWS) – La Chancellerie de l’Ambassade du Gabon à Dakar au Sénégal est en flamme ce jeudi à la suite d’un incendie causé par les proches de l’opposition
gabonaise, a-t-on appris de sources concordantes.
L’Ambassadeur aurait été informé d’une descente de ces partisans à la représentation diplomatique.
Dès lors, le diplomate aurait alerté et solliciter l’aide des autorités sénégalaises qui n’ont malheureusement
réagit qu’après les faits.
Sénégal: feu à l'ambassade du Gabon
AFP 03/09/2009 | Mise à jour : 21:46
Un incendie s'est produit ce soir dans l'enceinte de l'ambassade du Gabon à Dakar, après un rassemblement
d'étudiants gabonais protestant contre l'élection d'Ali Bongo à la présidence, a-t-on appris de sources concordantes. Les sapeurs-pompiers sont "intervenus dans l'enceinte de l'ambassade du Gabon
à Dakar à 15H35 (locales et GMT), pour un feu qui a été éteint", a déclaré à l'AFP leur porte-parole.
Le gardien de l'ambassade du Gabon, cité par la chaîne de télévision sénégalaise Canal Info, a relaté qu'une
vingtaine d'étudiants gabonais, protestant contre l'élection d'Ali Bongo, avait provoqué cet incendie. Le gardien a assuré avoir été ligoté par ces étudiants qui ont lancé un cocktail Molotov à
l'intérieur des locaux.
Le porte-parole de la police a confirmé qu'un incendie s'était produit dans l'ambassade mais s'est refusé à tout commentaire.
Devant l'ambassade du Gabon: «On ne peut plus accepter ça»
REPORTAGE Libération 03/09/2009 à 14h23
Les opposants au nouveau président gabonais Ali Bongo, rassemblés devant leur ambassade à Paris, bouclée par les
forces de l'ordre, dénoncent un «coup d'Etat».
Pour eux, c'est une évidence: la victoire d'Ali Bongo est un coup d'Etat. Une vingtaine de Gabonais, réunis devant l'ambassade de leur pays dans le XVIe arrondissement de Paris, ont laissé éclater leur colère, jeudi. Ali Bongo, fils d'Omar, président décédé en juin après 40 ans de pouvoir, a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle en début d'après-midi à Libreville. Aux dépens de Pierre Mamboundou et de Mba Obame, qui avaient revendiqué la victoire, lundi.
Ambassade fermée
Sous la fine pluie parisienne, la colère des Gabonais est double: non seulement ils refusent catégoriquement
l'élection d'Ali Bongo, qui selon eux a «volé ces élections», mais ils voient se dresser devant eux une barrière de CRS, qui bloque l'accès à l'ambassade, fermée. La rangée de
fonctionnaires de police est vécue comme le symbole de la complicité de l'Etat français. «On ne peut même pas rentrer sur notre territoire», s'emporte Michael, exaspéré. Plus tôt dans la
journée, l'étudiant avait profité de la faible présence policière du moment pour tenter de pénétrer dans le bâtiment, bravant les grilles dressées devant l'ambassade. Il avait été rattrappé
illico, provoquant l'arrivée de renforts policiers conséquents. «Ce qui se passe chez vous, ça reste chez vous», explique calmement un responsable de la police aux
manifestants.
Accusations de fraude
Depuis dimanche, jour des élections, la tension n'est pas redescendue. D'étranges manoeuvres ont été observées au
sein de l'ambassade, dimanche, provoquant l'ire des Gabonais, qui avaient placé beaucoup d'espoir dans cette élection présidentielle. Selon le vice-président de la commission consulaire
électorale de Paris, Jean-Claude Kombila, cité par l'AFP, une fraude aurait été organisée au sein même de l'ambassade: 143 cartes d'électeurs factices se trouvaient au cinquième étage de
l'immeuble, et auraient été proposées à des partisans d'Ali Bongo pour gonfler les urnes en sa faveur. L'incident avait provoqué une bagarre, d'où le dispositif policier.
«On sera là tous les jours», promet Philippe, désespéré. S'il contient sa colère, une jeune femme
s'emporte. «Comment on peut ne pas s'énerver?» rétorque la femme à ceux qui tentent de l'apaiser. Au téléphone, un autre cherche à remonter le moral d'un membre de sa famille, à
Libreville: «Ne restez pas chez vous, sortez dans les rues!». A 5450 kilomètres de là, Ali Bongo est le nouveau président du Gabon, et les bérets rouges dispersent la foule. «Qu'ils
vous tuent, s'ils doivent vous tuer, continue-t-il. Quoi qu'il arrive, Ali Bongo sera le président des cadavres et des pierres tombales».