
BANGUI –(AFP) 30 juillet 2009 23h29 - Les conflits depuis 2005 en Centrafrique ont affecté plus d'un million de personnes, dont 125.000 déplacés, selon la coordinatrice adjointe des secours d'urgence de l'ONU, Catherine Bragg, qui achevait jeudi une visite dans ce pays.
"Le nombre de personnes affectées directement ou indirectement par les effets des conflits qui ont prévalu à certains endroits (de Centrafrique) est estimé à plus d'un million", a déclaré à la presse Mme Bragg, également sous-secrétaire générale aux Affaires humanitaires de l'ONU.
"125.000 sont déplacées à l'intérieur du pays", a ajouté la responsable de l'ONU se référant à des conflits dont les premiers ont éclaté en 2005.
Arrivée le 26 juillet dans ce pays dans le cadre d'une "mission d'évaluation de la sécurité humanitaire", Catherine Bragg s'est d'abord rendue à Birao (nord-est), théâtre en juin d'attaques meurtrières, ainsi qu'à Kabo et Paoua (nord-ouest, bien nord-ouest), après avoir rencontré autorités et diplomates.
"Dans les régions que j'ai visitées, environ 25.000 personnes ont trouvé refuge dans la brousse. Certaines de ces personnes ont vécu trois à quatre déplacements en raison de l'insécurité de ces quatre dernières années", a expliqué Mme Bragg.
Selon elle, "les infrastructures sociales de base (y) sont soit détruites, soit inexistantes", les forces de police et le personnel judiciaire peu présentes "laissant place à la culture de l'impunité et à la violation des droits des populations" qui ont "un accès limité" à la santé, l'éducation, même si elles bénéficient quelques fois d'une assistance.
Catherine Bragg s'est déclarée "profondément touchée" par ce qu'elle a vu sur le terrain, estimant nécessaire un soutien accru en faveur des déplacés, qu'assiste déjà la communauté humanitaire avec difficultés.
"Ces difficultés sont liées aux contraintes sécuritaires et au mauvais état des routes et des ponts, particulièrement pendant la saison des pluies, a-t-elle expliqué.
La Centrafrique tente de mener à son terme un processus de paix après avoir été confrontée pendant des années à des rébellions, coups d'Etat et exactions attribuées tant aux forces gouvernementales, aux rebelles qu'aux "coupeurs de routes".
Après un relatif apaisement sur le terrain, des affrontements ont été enregistrés ces derniers mois particulièrement dans le nord du pays, entre nouveaux groupes armés ou milices aux motivations ethniques, faisant des dizaines de morts et plusieurs centaines de déplacés, d'après des sources policières, humanitaires ainsi que des habitants.
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