
Libreville - (AFP) 18/07/09 12:01- L'ex-chef de la délégation européenne en Centrafrique, Jean-Claude Esmieu, accusé à la fin de son mandat de propos peu diplomatiques, a fustigé l'entourage du président de ce pays, estimant qu'il s'agit d'une "+nomenklatura+ de Bangui qui monopolise" les deniers publics.
"La population centrafricaine (...) est fatiguée par cette +nomenklatura+ de Bangui qui monopolise les
petits, les très faibles moyens que cette République a dans son budget", a déclaré M. Esmieu dans un entretien diffusé vendredi par Radio France Internationale (RFI).
"Elle en est totalement exclue et ça se ressent", a ajouté ce
diplomate de 62 ans, qui avait été prié par les autorités centrafricaines de quitter Bangui fin mai, à deux semaines de l'expiration de son mandat, pour avoir tenu durant son séjour des discours
"peu conformes à la déontologie d'ambassadeur".
Selon M. Esmieu, qui avait pris ses fonctions dans la capitale centrafricaine en janvier 2005, le président centrafricain François Bozizé est entouré de personnes qui "ne lui racontent pas tout".
"Et comme on ne lui raconte pas tout, il ne croit que ses proches et ses proches sont souvent des militaires. Alors, à partir de ce moment là, il croit ce qu'il veut bien croire. (...) J'ai entendu le président Bozizé me dire: +Ah, alors vous avez plus d'information que moi+", a-t-il raconté.
"Je crois que Bozizé devrait revoir l'ensemble des personnes, et notamment des militaires, sur lesquelles il s'appuie parce que c'est en train de ternir son image", a-t-il ajouté, relevant que "tout ce qui semble critiquer la situation actuelle (était) considéré comme subversif par le cercle restreint autour du président Bozizé".
NDLR : Les oreilles de Bozizé doivent vraiment siffler d’autant plus qu’Esmieu n’est plus sur le territoire centrafricain. Il a déjà quitté le pays mais gentleman, il continue de prodiguer des conseils gratuits à Bozizé. Il lui recommande notamment de nettoyer dans son entourage. Mais Bozizé est-il à même de suivre ces conseils, il est permis d’en douter. Quelques mois seulement avant les élections, Bozizé ne peut pas changer, ni dans ses méthodes de gestion ni dans sa façon de s’entourer. C’est le vrai bilan de la gestion de Bozizé que vient de dresser ce diplomate en attendant celui que doivent faire les Centrafricains eux-mêmes, à l’approche des échéances électorales.