
BANGUI 12 JUIN 2009
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales accréditées en République Centrafricaine,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Partis Politiques,
Distingués Invités,
Camarades Conseilles Politiques Nationaux,
Camarades membres du Bureau Politique
Militantes et militants,
Chers Sympathisants.
Avant de commencer, je vous invite à observer une minute de silence à la mémoire de Son Excellence El Hadj Omar Bongo Ondimba, Président de la République Gabonaise et Grand Médiateur de la crise centrafricaine dans l’espace CEMAC, rappelé à Dieu ce 8 juin 2009. Nous associons à ce recueillement la mémoire de nos camarades disparus depuis le dernier CPN, et notamment le Conseiller MLJC Florent SAMBEYOLO.
Merci.
Comme convenu lors des assises ordinaires de notre Conseil Politique National des 20 et 21 Février 2009, nous voilà de nouveau réunis pour cette
session extraordinaire projetée.
Je voudrais avant tout, adresser mes souhaits de bienvenue et mes remerciements à tous nos invités qui ont bien voulu faire le déplacement pour être ici présents, et j’adresse mes salutations militantes à tous nos camardes venus des quatre coins de la République centrafricaine, et plus particulièrement ceux qui sont venus des zones très éloignées et parfois de troubles tels que Obo, Zémio, Birao, Ndélé, Sido, Kabo, Batangafo, Bouca, Markounda, Paoua, Bocaranga, etc.
Je souhaite à toutes et à tous les camardes un bon séjour parmi nous. Comme ils le savent, ils sont toujours présents dans nos pensées et dans nos prières, car nous connaissons leurs souffrances comme celles de milliers de nos compatriotes qui devront continuer de vivre encore en brousse en ce début de saison de pluies, au contact des bêtes sauvages.
Camarades,
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Les présentes assises de notre Conseil Politique National sont essentiellement consacrées à deux points :
- l’examen des sanctions et litiges
- l’investiture d’un certain nombre de Camarades aux élections législatives.
S’agissant du premier point, vous aurez à prendre connaissance des résultats des travaux de la Commission des Commission des Litiges et Sanctions, et des avis motivés de la Commission de Contrôle et d’Arbitrage sur les dossiers pendants.
Il s’agira pour nous, Camarades, de décider en âme et conscience, mais guidés par le seul intérêt supérieur du Parti, des suites à donner aux différents dossiers. Les décisions que nous prendrons doivent nous permettre de sortir d’ici plus unis et plus forts que jamais, dans notre marche pour la victoire dès le premier tour en 2010.
Je vous invite donc à beaucoup de lucidité et de clairvoyance, et je sais d’avance que les décisions que vous allez prendre après nos débats habituels seront finalement LA DECISION du MLPC.
Le deuxième point concerne l’investiture de nos candidats aux législatives, et dont les dossiers sont parvenus au Secrétariat Général du Parti en suivant la voie hiérarchique.
Je voudrais, avant d’aller plus loin, rappeler une fois de plus la décision du Congrès de 2007 sur ce point :
Le congrès de juin 2007 avait décidé que seules les sous fédérations du Parti étaient désormais habilitées à présenter des candidatures à l’investiture du Parti pour les élections législatives et municipales.
En application de cette décision, nous avons invité les sous fédérations à désigner leurs candidats soit par consensus en cas d’unicité de candidature, soit suite à des primaires en cas de pluralité de candidatures.
En cas de primaires, celles- ci doivent être organisées sous la supervision du Bureau fédéral et d’un représentant du Bureau Politique.
Le procès- verbal de désignation du candidat retenu doit parvenir, via la Fédération, au Secrétariat général du Parti, pour soumission au Bureau Politique pour examen de sa conformité.
- Les dossiers conformes seront transmis au Conseil Politique national pour sa décision et éventuelle investiture.
Voilà Camarades la procédure à laquelle je vous invite tous à vous soumettre sans exception, conformément à la décision suprême du Congrès de juin 2007.
Je l’avais déclaré lors de mon discours de clôture du Conseil Politique National du mois de février dernier, et je le répète, la prochaine législature sera celle des députés politiquement conscients et techniquement compétents.
Les futurs députés seront les vrais combattants de la démocratie centrafricaine, et il n’y a donc pas place pour les trafics d’influence, les copinages et les combines de toutes sortes. La parole doit toujours revenir aux militantes et aux militants, dont je rappelle que l’adhésion totale à une candidature est la condition nécessaire à toute victoire. Si le MLPC veut faire mieux qu’en 2005 sur le plan des législatives, alors nos candidats doivent nécessairement avoir la confiance de leurs camarades dans leurs structurales sous fédérales. Toute autre démarche est une pure fuite en avant qui ne résistera pas au verdict des urnes.
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Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales accréditées en République Centrafricaine,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Partis Politiques,
Distingués Invités,
Camarades Conseilles Politiques Nationaux,
Camarades membres du Bureau Politique
Militantes et militants,
Chers Sympathisants,
Conforment à nos dispositions règlementaires, je voudrais procéder à une rapide analyse de la la situation politique, sécuritaire économique et sociale de notre pays depuis le dernier Conseil Politique National.
1 Sur le plan politique
Nous notons sur le plan politique, une lenteur inexpliquée et un manque de volonté politique évidente dans la mise en œuvre des recommandations du Dialogue Politique Inclusif, et notamment du programme Démobilisation- Désarmement- Réinsertion (DDR) qui conditionne le retour à la paix dans notre pays.
Le gouvernement ne communique point ou très peu sur le sujet :
- Oui ou non, les pays de la CEMAC et la BEAC ont-ils versé leurs contributions pour le lancement du DDR comme annoncé par le gouvernement lui-même en février dernier ?
- Si oui, qu’est-ce qui a été fait avec ces contributions puisque les troupes politico-militaires ne sont ni cantonnées et encore moins désarmées ?
- Si non, que compte faire le gouvernement pour réaliser concrètement le processus DDR sans lequel la paix et les élections ne sont que des vues de l’esprit ?
- A qui le peule centrafricain doit –il s’adresser pour savoir ce qui est prévu pour ramener la paix dans notre pays ?
- Combien d’évènements du type de celui de Birao la semaine dernière devront vivre encore nos pauvres populations ?
Sur un autre plan, il y a lieu de s’inquiéter du très grand brouillard qui entoure la mise en route du processus électoral. Je voudrais illustrer mes propos par un seul exemple, celui de la mise en place d’un Comité ad hoc chargé de la révision du code électoral.
Le Dialogue Politique Inclusif avait prescrit au gouvernement de mettre en place ledit comité ad hoc dès la fin des assises du DPI, et de tout mettre en œuvre pour que les résultats de ses travaux soient soumis à l’Assemblée Nationale lors de sa session ordinaire de Mars 2009.
C’est à 15 jours de la fin de cette session ordinaire, et plus précisément le 12 Mai 2009, que le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, interpellé par un communiqué de presse de l’UFVN, daignera suspendre un instant ses longs déplacements de campagne électorale déguisée à l’intérieur du pays, pour revenir installer ledit Comité ad hoc. Malgré ce retard volontaire des autorités, le Comité ad hoc a achevé dans le délai de quinze jours ses travaux.
Le gouvernement a entre-temps examiné le projet de code électoral et l’a amandé sur plusieurs points, avant de le transmettre à l’Assemblée Nationale pour examen en session extraordinaire.
Cet avant projet amendé par le gouvernement ne correspond pas au consensus dégagé lors des travaux du Comité ad hoc. En plus la recommandation du DPI concernant ce point avait bien souligné que des experts étrangers indépendants devaient être associés aux travaux de révision du Code électoral. Cela n’avait pas été fait de cette manière, et la recommandation du DPI est donc violée. Les dispositions nécessaires doivent être prises en urgence pour que ce travail de relecture par les experts de la coopération internationale soit effectué avant sa soumission aux députés. Dans tous les cas, nous mènerons la bataille juridique et politique pour que cela soit fait.
J’adresse mes félicitations militantes aux membres de ce Comité ad hoc pour l’abnégation avec laquelle ils ont travaillé.
S’agissant de la conduite politique des opérations électorales, je m’interroge à haute voix et avec vous : Comment le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, membre du gouvernement en charge du pilotage du processus électoral, peut-il être ministre- résident dans une préfecture électorale, faire campagne pour le Président de la république et installer des organes du KNK, un parti politique qui n’existe ni administrativement ni juridiquement. Comment peut-il être à la fois juge et partie ? Nous donnerons la suite qu’il se doit à cette situation.
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales accréditées en République Centrafricaine,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Partis Politiques,
Distingués Invités,
Camarades Conseilles Politiques Nationaux,
Camarades membres du Bureau Politique
Militantes et militants,
Chers Sympathisants,
A l’allure où le régime traîne les pas, une question taraude l’esprit de tous, celle de savoir si les élections auront bel et bien lieu en 2010.
M’inspirant une fois encore, du chronogrammes proposé par le Comité ad hoc chargé de la révision du code électoral, je constate qu’il nous reste aujourd’hui, trois (3) mois francs pour la mise en place de la Commission électorale Indépendante (CEI) qui doit disposer d’un délai de travail de 90 jours au moins avant le scrutin. Comme je l’ai dit plus haut, le projet de code électoral étant en chantier, la CEI n’est pas encore mise en place. Alors une fois encore, nous nous posons des questions :
- Quand est ce que sera mise en place la CEI et quand est ce que démarrera le recensement électoral, surtout quand le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation avoue lui-même que les listes électorales qui ont servi aux élections de 2005 et qui devraient constituer la base de la révision desdites listes sont détruites à 75% ?
- Comment faire un recensement électoral exhaustif dans un pays en proie à de larges zones d’insécurité ?
- Dans le budget national en cours d’exécution, aucune ligne n’est prévue pour les élections de 2010. Les bailleurs de fonds internationaux peuvent-ils décaisser de l’argent pour l’organisation d’élections sans la moindre contrepartie centrafricaine ?
- Cette impression d’impréparation ne confirme t’elle pas notre analyse sur la stratégie cachée du pouvoir ?
Sur ce point précis, Camarades, il faut que nous restions vigilants face aux manœuvres du pouvoir. Nous nous battrons, avec nos amis de l’UFVN et de toutes les forces démocratiques, pour avoir des élections justes et transparentes car la souveraineté appartient au peuple seul.
- Les calculs du pouvoir pour saboter le processus électoral dans tel groupe de régions pour favoriser tel autre, jugé plus favorable au régime en place, nous en sommes informés.
- Les projets de découpage électoral favorisant tel groupe de régions au détriment de tel autre où le statu quo sera maintenu, afin d’assurer au pouvoir en place la majorité aux législatives, nous sommes au courant
- Les stratégies de déstabilisation interne des partis de l’opposition, en suscitant des défections au sein de leurs organes dirigeants et par l’achat des consciences, nous sommes au courant.
Nous sommes au courant au jour le jour le jour des stratégies élaborées, mais le seul facteur que ces stratèges du dimanche n’ont pas pris en compte c’est la volonté de Dieu qui se manifeste par celle du peuple. Je vous le dis solennellement : le MLPC est prêt pour aller aux urnes, quelle qu’en soit la date.
2- Sur le plan Sécuritaire
Alors que les élections générales s’approchent, la question de la sécurité de manière générale se pose avec acuité. En effet, comment comprendre qu’au sortir du DPI où les engagements ont été pris de part et d’autre, le peuple centrafricain est à nouveau soumis aux bruits de bottes. L’insécurité persiste toujours dans les régions septentrionales du pays.
Le DPI avait prévu qu’au sortir des assises, les mouvements politico-militaires, de commun accord avec le gouvernement devraient identifier des Sites où les combattants des différentes rébellions parties prenantes au dialogue devraient se regrouper pour être désarmé, démobilisé et réinséré dans la vie civile.
- Où en sommes-nous aujourd’hui ?
- Où en sont les négociations avec les mouvements politico-militaires qui n’ont pas encore rejoint le processus de paix ?
- A quand le retour de la paix et de la sécurité dans l’ensemble du pays, comme on nous l’avait promis en 2005, en prétendant que certaines personnes étaient hyper qualifiés pour ramener la paix dans notre pays ?
- Dans les conditions actuelles, comment peut-on assurer la sécurité des opérations électorales en général, et celle des candidats en particulier, telle que prévue par le projet de code électoral ?
Voilà les considérations majeures qui font que nous nous interrogeons sur la capacité du régime en place d’organiser, dans les délais, les élections générales telles que prévues par le Dialogue Politique Inclusif.
C’est ici, le lieu de lancer un appel de détresse à la communauté internationale de ne pas laisser la République Centrafricaine sombrer davantage, en lui évitant le un vide institutionnel dont les conséquences risquent d’être très grave pour notre pays.
3- Sur le plan économique et Social
Je finirai mon analyse par la situation économique et sociale de note pays. Honnêtement, que je dois je vous apprendre, Camarades, sur l’état de notre économie, vous qui venez de l’intérieur de notre pays et qui en vivez quotidiennement les réalités ? Que dois-je dire de nouveau ?
- Que dois-je apprendre aux artisans miniers, aux collecteurs de diamant et d’or, ainsi qu’aux aux bureaux d’achat ?
- Que dois-je apprendre aux transporteurs routiers, victimes de multiples barrières qui jonchent nos routes et empêchent la fluidité de la circulation des personnes et des biens?
- Que dois-je apprendre aux commerçants, grands et petits, aux opérateurs économiques, aux investisseurs, soumis aux rackets, aux intimidations et à l’insécurité ?
- Que dois-je apprendre aux cotonculteurs, au caféiculteurs et aux tabaculteurs?
- Que dois-je apprendre aux salariés et aux retraités ?
Camarades militantes et militants
C’est sur ces interrogations que je déclare ouverts les travaux de la session extraordinaire de notre Conseil Politique National, de juin 2009.
Je vous remercie.