BANGUI - 06 juin 2009
19h54 – (AFP) - Au moins deux personnes ont été tuées et samedi matin lorsque des hommes armés ont attaqué à Birao (nord-est) un site de l'armée centrafricaine, selon des sources
militaires et onusienne, un site de la rébellion, selon un mouvement rebelle engagé dans le processus de paix.
"Très tôt ce matin, un groupe d'individus d'une zone non identifiée a attaqué la base de l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) à
Birao", a déclaré Djarnib Ngrébaye, porte-parole de l'UFDR qui a signé un accord de paix avec Bangui et est engagée dans le processus en
cours en Centrafrique.
"Nos éléments, appuyés par l'armée, ont réussi à repousser les assaillants", a-t-il dit. "Il y a eu deux morts côté assaillants et plusieurs blessés, mais c'est un bilan provisoire", a-t-il
ajouté.
L'attaque et le bilan ont été confirmés à l'AFP par le commandant Emmanuel
Ngboya des Forces armées centrafricaines (Faca) à Birao et une autre source militaire ayant requis l'anonymat, en attribuant l'assaut à des rebelles de l'UFDR d'ethnie Kara, contestant la
direction actuelle de leur mouvement.
"Il y a eu deux morts du côté de l'UFDR et une dizaine de blessés", a affirmé le commandant Ngboya.
Le chef de la Mission des Nations unies en Centrafrique et au Tchad (Minurcat),
Victor da Silva Angelo, a également fait état de l'attaque dans un entretien à Radio France Internationale (RFI).
"Il y a un groupe d'hommes armés - à peu près une soixantaine - qui
a attaqué le camp militaire du gouvernement centrafricain à Birao ce matin vers 05H40 (04H40 GMT)", a affirmé M. Angelo. "Il y a des gens blessés (...). On parle de deux
rebelles tués, mais ce n'est pas confirmé", a-t-il ajouté.
Selon lui, la Minurcat s'est déployée "très rapidement en ville et à l'aéroport de Birao".
Des travailleurs humanitaires ont été rassemblés dans le camp de la mission onusienne, aux abords duquel avaient convergé "à peu près 300 habitants" qui avaient commencé à rentrer chez eux lorsque la situation est revenue "à la normale en fin de matinée".
D'après une des sources militaires interrogées par l'AFP, cette attaque serait un règlement de comptes "entre des Goula, majoritaires dans l'UFDR, et des Kara qui contestent la direction de Zakaria Damane", actuel chef de ce mouvement rebelle.
"Ils avaient des armes. Ils étaient venus pour tuer, pas pour chercher de la nourriture", a dit le commandant Ngboya.
En avril 2007, l'UFDR a signé avec Bangui un accord de paix, s'engageant notamment à cesser les hostilités dans une large part du nord-est centrafricain dont elle contrôlait plusieurs localités. Un de ses responsables a fait son entrée au gouvernement formé en janvier sur recommandation d'un forum sur la paix dans le pays.