Bozizé préoccupé par sa côte d’impopularité dans le pays
D’après des informations crédibles provenant de son proche entourage, informé sur sa grande impopularité qui frise même un phénomène de rejet par les populations des villes de provinces et des
localités de l’arrière pays, Bozizé a pris conscience qu’une telle situation n’était pas de nature à lui faciliter le processus de sa prochaine
victoire électorale qu’il souhaite naturellement obtenir dès le premier tour. Dans l’espoir de renverser la vapeur et cette mauvaise côte d’impopularité, il a mobilisé son premier ministre,
l’ineffable Faustin Touadéra ainsi que les membres de son gouvernement afin qu’ils multiplient les tournées en province et prêcher la bonne parole au
monde rural. C’est ainsi que ces derniers temps, les ministres se font rares dans la capitale et écument les localités de leur préfecture de juridiction selon l’appellation consacrée.
L’embarras des autorités de Bangui à motiver leur décision à M. Jean Claude Esmieu
Après avoir décidé de déclarer persona non grata le Délégué de l’Union Européenne à Bangui M. Jean Claude Esmieu, celui-ci a demandé à être reçu par
le premier ministre Faustin Touadéra pour obtenir de sa bouche les raisons officielles de la mesure prise
à son encontre. Vendredi dernier, Touadéra a dû réunir exprès ses proches collaborateurs et certains ministres pour arrêter l’explication officielle à
fournir à M. Esmieu. Après avoir cogité en vain, ils ont convenu de retenir comme raison à délivrer au diplomate européen, le contenu de son discours du 8 mai dernier lors de la journée de
l’Europe que certains ministres avaient pris comme prétexte pour créer un incident diplomatique public. En vérité, la raison inavouable qui a motivé la décision d’expulsion de M. Esmieu est son refus de faire décaisser l’enveloppe prévue pour le bitumage du tronçon de la route Bouar-Garoua Mboulai (Frontière Cameroun).
Connaissant en effet le degré élevé de corruption et la propension des autorités de Bangui à la prédation des fonds de développement, M. Esmieu posait
comme condition au déblocage des fonds prévus par L’UE pour les travaux de bitumage de l’axe Bouar Garoua-Mboulai, l’ouverture d’un appel d’offre international pour la réalisation de cet
important ouvrage destiné au désenclavement routier du pays afin d’éviter les arrangements mafieux entre amis et les pseudos entreprises locales de BTP.
Reçu en début de semaine par le premier ministre Touadéra pour entendre les raisons véritables de la mesure prise à son encontre, M. Esmieu a eu encore l’occasion de vider son sac. Il s’est longuement attardé en bas de l’immeuble abritant la primature pour continuer à asséner certaines vérités que les tenants du pouvoir de Bangui n’aiment pas entendre, au point que Faustin Touadéra voulait même envoyer ses éléments de sécurité le virer des lieux mais selon nos informations, ces derniers auraient refusé. On attend impatiemment de voir si le gouvernement centrafricain se donnera les moyens de contraindre M. Esmieu à quitter le pays avant la fin officielle de son mandat, le 18 juin prochain.