BANGUI (AFP) - 28/05/2009 - 10h52 - Les prêtres centrafricains ont décidé de reprendre leurs activités pastorales jeudi, au lendemain d'une grève dénonçant le choix sans concertation
par le Vatican d'un archevêque intérimaire à Bangui, a affirmé leur porte-parole à l'AFP.
"Les messes ont repris depuis ce (jeudi) matin, tout comme les sacrements, mais notre lutte continue, ce sont toujours les mêmes exigences", a déclaré l'abbé Mathurin Pazé Lékissan, du diocèse de Bangui, porte-parole des prêtres diocésains centrafricains.
Les prêtres avaient annoncé mercredi la cessation de "toutes (leurs) activités pastorales" jusqu'à nouvel ordre, pour protester contre la nomination par le Vatican, sans concertation préalable, du père Dieudonné Nzapa-La-Ayinga comme administrateur apostolique de Bangui en remplacement de Mgr Paulin Pomodimo.
La démission de Mgr Pomodimo, qui n'a fait l'objet d'aucune explication, est effective depuis mardi, selon l'Eglise catholique de Centrafrique.
Les prêtres ont suspendu leur grève pour "ne pas prendre les chrétiens en captivité, (les) priver de la parole divine et du corps du Christ, (...) mais nous contestons toujours la nomination du père Nzapa-La-Ayinga", a expliqué l'abbé Mathurin Pazé Lékissan.
"Nous avons écrit au nonce apostolique (à Bangui) et aussi à l'intéressé" au sujet de cette protestation, a-t-il ajouté, sans plus de détails.
Aucun commentaire n'avait immédiatement pu être obtenu auprès de la nonciature apostolique et du nouvel archevêque intérimaire, prêtre de la paroisse Notre-Dame d'Afrique de Bangui.
La démission de Mgr Pomodimo est intervenue quelques semaines après celle de Mgr Xavier Yombaïndjé, évêque de Bossangoa (nord-ouest), pour des motifs également non expliqués, et après une mission du Vatican dans le pays en mars conduite par Mgr Robert Sarah, secrétaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples.
Lors de sa visite, Mgr Sarah avait notamment fustigé les prêtres "qui mènent une double vie" et avait invité ceux qui étaient dans une telle situation à abandonner "le ministère sacerdotal". Certains prêtres centrafricains avait condamné ces propos, estimant par ailleurs être victimes d'une campagne de dénigrement à l'intérieur du pays et en dehors.
Selon le porte-parole des prêtres, le mouvement d'humeur de mercredi n'est pas lié à la personne du père Dieudonné Nzapa-La-Ayinga, crédité d'une bonne réputation auprès des catholiques.
"Nous avons contesté sa nomination parce que l'ensemble du clergé (centrafricain) n'a pas été associé aux consultations (par le Vatican). Normalement, dans ce genre de situation, l'ensemble du clergé est consulté", avait-il assuré mercredi à l'AFP.