APA Bangui (Centrafrique) 21-04-2009 - Les responsables de la presse privée indépendante, membres du
Groupe des éditeurs de la presse privée indépendante centrafricaine (GEPPIC), ont décidé d’interrompre leur parution pour quinze jours, à compter de ce mardi, pour protester contre la sanction
infligée au journal Hirondelle, a appris APA.
Le 17 avril dernier, ce quotidien paraissant à Bangui a été suspendu pour quinze jours par le Haut conseil de la communication (HCC), organe de régulation des médias en Centrafrique, pour avoir
publié, le jeudi 2 avril, un document appelant à la sédition des Forces armées centrafricaines (FACA).
Le président du HCC,Pierre Sammy Macfoy, a estimé que ce document est en violation de l’article 29 de l’ordonnance n° 05.002 du 22 février 2005 sur la liberté de la communication en
République centrafricaine. Lequel dispose que « le journaliste doit s’interdire de publier toute information
susceptible de nuire à la souveraineté, à l’intégrité et à la sécurité de la République centrafricaine ».
Dans un communiqué de presse rendu public mardi à Bangui, le GEPPIC qualifie d’arbitraire la sanction infligée au journal Hirondelle et conseille aux responsables du journal de déposer une
plainte contre le HCC devant le tribunal administratif.
« Le conseil de discipline de l’observatoire des médias centrafricains déplore le harcèlement multiforme dont est victime le quotidien l’Hirondelle dont le directeur de la publication, Judes
Zossé, a été également convoqué le 17 avril dernier par la Section recherches et investigations (SRI), indique le communiqué du GEPPIC.
Par ailleurs, le conseil de discipline a déploré la lourdeur du tribunal administratif qui, récemment saisi d’une requête du quotidien Le Citoyen n’a pas daigné trancher le litige qui l’oppose au
HCC afin que cette instance cesse d’usurper le rôle dévolu à la justice dans un Etat de droit, poursuit le texte.
Selon le communiqué, le conseil de discipline estime que le HCC, en tant que garant de la liberté de la presse, n’a pas compétence de suspendre un journal ou d’infliger une quelconque sanction à
un journaliste, au regard des textes régissant la profession, notamment l’ordonnance 05.02 du 22 février 2005 relative à la liberté de la communication en République centrafricaine et
l’ordonnance 04.020 du 31 décembre 2004 portant création, organisation et fonctionnement du HCC.