A l’occasion d’une visite de quelques heures dans la capitale congolaise le 3 avril dernier, le chef de l'Etat centrafricain, François Bozizé, a annoncé que
l'amnistie accordée par Bangui à l'ancien président centrafricain, Ange Félix Patassé, ne concernait pas les décisions de la Cour pénale internationale (CPI).
L’amnistie décidée par le gouvernement centrafricain devait permettre au président destitué de prendre part au dialogue politique inclusif de décembre dernier pour renforcer la cohésion nationale
autour du processus de paix.
Le processus de paix échoué, le président Bozizé ne semble plus avoir besoin de son prédécesseur pour maintenir la cohésion nationale et l’adhésion consensuelle à ses initiatives.
En visite pour quelques heures à Brazzaville, le chef de l’Etat centrafricain a rappelé que l’amnistie accordée à l’ancien président Ange Félix Patassé ne concernait pas les décisions de la Cour
pénale internationale (CPI) et n’interférait pas dans ses procédures.
Cette amnistie avait permis à Patassé d'assister en décembre 2008 au dialogue politique inclusif qui s’était tenu du 5 au 20 décembre dernier pour poser les bases d’une paix durable
dans le pays.
« Dans l'amnistie, nous avons précisé que la disposition ne concerne pas les décisions de la CPI. Nous laissons la
CPI continuer son travail normalement jusqu'à son aboutissement», a déclaré François Bozizé dans la capitale
congolaise.
Le président centrafricain ouvre ainsi la voie à une probable comparution de l'ancien président centrafricain devant la juridiction onusienne, au même titre que Jean Pierre Bemba, l'ancien
vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), accusé de pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en RCA.
La CPI affirme qu’entre 2002 et 2003, sur invitation de l'ancien président Patassé pour aider à lutter contre la rébellion dirigée à l'époque par le général François Bozizé, les troupes du
Mouvement de libération du Congo (MLC) de monsieur Bemba, avaient eu un recours systématique au viol pour terroriser les civils soupçonnés de soutien aux rebelles.
«L'ancien président Patassé n'est pas à Bangui. Il se trouve au Togo pour le moment. Nous n'avons pas à répondre
à la place des autorités togolaises», a-t-il ajouté, sans donner d'autres précisions sur l'intention de la CPI de poursuivre ou non l'ancien chef de l'Etat centrafricain. Les juges de la
CPI viennent d'examiner à La Haye du 31 mars au 2 avril dernier les accusations portées contre Jean Pierre Bemba, qui si elles sont confirmées, devraient donner lieu à son
procès.
Le processus de paix engagé depuis décembre dernier en RCA s’est complètement écroulé depuis fin février, avec plusieurs mouvements rebelles qui ont repris les armes et les attaques contre les
forces centrafricaines.
06-04-2009 Source : africatime.com Auteur : Gaboneco