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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 15:06

Le président de Guinée-Bissau, Joao Bernardo "Nino" Vieira, a été tué lundi par des militaires, quelques heures seulement après la mort du chef d'état-major dans un attentat à la bombe. Il ne s'agit pas d'un coup d'Etat, selon l'armée, qui a assuré vouloir respecter la Constitution.



Ancienne colonie portugaise indépendante depuis 1974, la Guinée-Bissau, petit d'Etat d'

Joao Bernardo Vieira, qui a dirigé la Guinée-Bissau pendant 23 des 29 dernières années, a été tué lundi lors d'une nouvelle attaque, imputée par l'armée à un groupe "isolé" de soldats, actuellement recherchés. "Ce n'était pas un coup d'Etat", a assuré le porte-parole de l'armée Zamora Induta à l'issue d'une réunion urgente du gouvernement.

L'armée, a-t-il dit, a réaffirmé son "intention de respecter le pouvoir démocratiquement élu et la Constitution de la république. Les gens qui ont tué le président Vieira n'ont pas été arrêtés mais nous les recherchons". Ils font partie d'un "groupe isolé" et "la situation est sous contrôle", a-t-il ajouté.

L'armée avait auparavant assuré dans un communiqué lu à la radio nationale qu'aucun putsch n'était en cours. Le président Vieira n'a pas été tué en représailles de l'attentat contre le chef d'état-major, ajoutait ce communiqué selon lequel les dispositions de la Constitution seraient respectées. Elle prévoit en cas de décès du président sa succession par le président du Parlement, Raimundo Pereira.

Le Premier ministre Carlos Gomes Jr s'est félicité que l'armée ait "montré son patriotisme en ne prenant pas le pouvoir". La situation apparaissait calme lundi dans la capitale Bissau, après une série de tirs d'armes automatiques dans la nuit autour du palais présidentiel, suite à l'attentat contre le chef d'état-major de l'armée.


Le général Batiste Tagmé na Waié a été tué par l'explosion d'une bombe dans son quartier général de Bissau. L'engin, selon le lieutenant-colonel Bwam Natcho, aide de camp du général, était dissimulé sous un escalier conduisant à son bureau. Certains de ses proches ont évoqué une possible implication du président Vieira.


De profondes rivalités, politiques et ethniques, opposaient en effet les deux hommes. Le chef d'état-major, membre de l'ethnie balanta comme la plupart des militaires, était l'un des officiers visés par une série de purges au sein de l'armée lancées dans les années 80 par le président Vieira, pour sa part membre de l'ethnie papel.


Plusieurs officiers balanta accusés par le président de vouloir le renverser avaient été condamnés à mort ou condamnés à de longues peines de prison. Le général na Waié avait de son côté passé plusieurs années en exil sur une île au large de Guinée-Bissau, avant d'être grâcié par le président Vieira. Comme lui, le général na Waié avait survécu à plusieurs attentats.


La Guinée-Bissau a déjà connu trois coups d'Etat depuis 1980, année de l'arrivée au pouvoir par la force de M. Vieira, lui-même renversé par un putsch en 1999. Le président déchu partit en exil au
Portugal, un gouvernement de transition fut formé et le chef de l'opposition Kumba Yala devint président -avant d'être destitué en 2003. Deux ans plus tard, en 2005, des élections furent organisées. Joao Bernardo Vieira, rentré en Guinée-Bissau, remporta le scrutin et gouvernait depuis lors.


Selon les Nations unies, la Guinée-Bissau est un important point de transit du trafic de cocaïne entre l'Amérique latine et l'Europe. Lors des élections législatives de la mi-novembre, Kumba Yala avait accusé M. Vieira d'être le premier trafiquant du pays. Le président n'avait fait aucun commentaire.

L'Union africaine a condamné les meurtres "lâches et ignobles" du président Vieira et du général na Waié, tandis que le Portugal a appelé "toutes les autorités politiques et militaires du pays à respecter l'ordre constitutionnel".


Source AP 02/03/2009.

Afrique de l'Ouest situé au sud du Sénégal, a connu de nombreux coups d'Etat et violences. La dernière tentative de putsch remonte à fin novembre dernier, quand des soldats mutins avaient attaqué la résidence du président Vieira, et s'étaient livrés à une bataille de trois heures avec les membres de la garde présidentielle, avant d'être refoulés sans avoir pu renverser le chef de l'Etat. Celui-ci avait alors reproché à l'armée de ne pas être intervenue.
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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE