LIBREVILLE - AFP / 24 octobre 2008 21h04 - Des représentants du gouvernement, de l'opposition et de deux groupes rebelles de Centrafrique ont entamé vendredi à Libreville une réunion sur l'application de "l'accord global de paix" signé en juin, a constaté une journaliste de l'AFP.
"C'est une réunion du comité de suivi de l'accord global de paix du 21 juin 2008", a indiqué le ministère gabonais des Affaires étrangères. Aucune autre déclaration n'a été faite à la presse à l'ouverture de la rencontre, au siège de ce ministère, et qui doit se dérouler sur deux jours.
De source diplomatique, les discussions doivent porter sur les modalités de l'application de l'accord pour permettre de ranimer le "Dialogue politique inclusif" actuellement en panne et ouvrir la voie à un règlement de la crise sécuritaire et financière en Centrafrique.
Parmi les participants à la réunion, figurent les ministres centrafricains de la Communication, Cyriaque Gonda, et de l'Intérieur, Paul-Raymond Ndougou.
Les représentants des rebelles Jean-Jacques Demafouth, président de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), et Djanib Grebaye de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), ainsi que Me Henri Pouzère, de l'Union des forces vives de la Nation (UFVN), principale coalition de l'opposition en Centrafrique, sont également présents.
Les autorités de Bangui avaient signé le 21 juin à Libreville avec l'APRD et l'UFDR un accord de paix, préalable à la tenue d'un "Dialogue politique inclusif" qui est toutefois resté au point mort.
Mi-septembre, les différentes parties s'étaient déjà retrouvées dans la capitale gabonaise, ce qui avait "permis une reprise du dialogue", selon François Lonsény Fall, le représentant spécial des Nations unies en Centrafrique.
L'APRD et l'UFVN dénoncent notamment la loi d'amnistie promulguée le 13 octobre et considérée comme un des préalables à la tenue du "Dialogue politique inclusif".
Elles estiment que le texte élaboré par un comité parlementaire mixte a été modifié par les parlementaires de la majorité présidentielle, qui ont été les seuls à le voter 29 septembre.
L'amnistie concerne à la fois les "forces de sécurité et autorités civiles" et "les responsables et les membres des groupes politico-militaires se trouvant sur le territoire national ou en exil" depuis le 15 mars 2003, quand le général François Bozizé a renversé le président Ange-Félix Patassé (1993-2003).