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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 22:17




 

La jeunesse centrafricaine est aussi capable que n’importe quelle jeunesse de n’importe quel pays du monde. Elle est dotée d’intelligence et de courage et de force physique comme celles d’autres pays. Elle a donné, souvenons-nous en, à notre pays des cadres techniques et intellectuels de qualité, formés dans de prestigieuses universités et institutions d’enseignement supérieur d’Europe et du monde. Elle a donné à la Centrafrique des sportifs de haut niveau qui ont imposé à l’Afrique tout entière (hormis l’Afrique du sud de l’apartheid exclue des compétitions internationales pour son ségrégationnisme imbécile) ses marques en régnant sans partage sur le basket africain ; c’était l’époque de « Centrafrique-avant-tout » de Péhoua!

 

Les jeux olympiques de Beijing ont mis à nu notre sport centrafricain. Les Centrafricains que nous sommes, n’avions vu, lors du défilé d’ouverture, qu’une délégation réduite à une escouade d’une demi douzaine « d’athlètes », mal dans leur peau, se demandant dans leur fond intérieur, ce qu’ils venaient faire dans l’empire du milieu. Dix secondes ont suffi pour les voir disparaître dans l’oubli ! Ont-ils pris part aux combats auxquels était conviée la jeunesse du monde ? On apprendra plus tard, par voie de presse que la « délégation centrafricaine » est rentrée au bercail ! Par la petite porte ? Imaginez le dépit, la honte et la colère de nous autres qui avions été des témoins privilégiés des prouesses et des hauts faits de notre jeunesse.

 

En écoutant en boucle l », cet après-midi,  « basket centrafricain » de notre icône nationale, Prospère Mayélé, mon cœur gonflé de tristesse, je me suis posé une seule question : Où sont passés nos héros qui faisaient vibrer les aires de jeu du Basket africain ? Que sont devenus ces intrépides guerriers qui avaient marché orgueilleusement sur le pharaon avant d’arracher avec brio le mariage avec le symbole de notre fierté nationale, la maman YASSITOUNGOU !? Où sont-ils passés, ces flambeaux de« Centrafrique-avant-tout »qui, un soir de novembre 1967 avaient ridiculisé une sélection congolaise venue droit de Chine après un mois de stage ? Jeunesse  de Centrafrique, tes aînés n’avaient peur de personne, ils ne jouaient que pour l’honneur de notre patrie ; Il t’appartient de leur succéder ! Il est vrai qu’il n’est pas aisé de succéder au meilleur ! Mais vouloir c’est pouvoir ! Tu peux !

 

Je me souviens des jeux de Brazzaville en 1972 où en basket, hand ball comme au foot, les Centrafricains avaient créé la panique dans les rangs de l’adversaire ! Eh oui ! La rencontre Centrafrique-Cameroun reste aujourd’hui en mémoire. Kaïmba (Blasko-talon-dame) avait juste 20 ans ! Il y avait, Nguério, Sabé, Folot, Doumkodji…L’Afrique centrale avait les yeux rivés sur le Congo de Kalala et le Cameroun, les deux favoris du football. La Centrafrique ne devait se contenter que du basket, son « dada » ! Les railleries des plus perfides allaient bon train lorsqu’elle était menée par 3-0 à la pause. Mais dans les gradins du stade Félix Eboué (celui-là où Boganda lança à De Gaulle, ce 24 Août 1958, son fameux : « Parlez ! Mr le Président ! Parlez sans équivoque… ») Quelques rares Centrafricains qui, devant la débâcle qui profilait à l’horizon, trouvaient tout de même la force de pousser leur cri de guerre : « Centrafrique-avant-tout !», ce cri que les héros de Kongowara poussaient avant de mourir sur le champ d’honneur.

 

Le jeu avait repris, depuis peu, sous les sarcasmes insupportables du reporter de Radio Congo, tandis que Jean Malet tentait, comme il pouvait, de rassurer le public centrafricain médusé, les oreilles collées aux transistors. Un superbe but des Centrafricains marqué dès la 20è minute de la reprise, fut considéré comme « un but pour sauver l’honneur ». Le 2è but, à l’issue d’une combinaison magnifique entre Sabé, Nguério et, bien sûr, Blasko arriva très tôt. Et notre reporter congolais de dire : « Les basketteurs centrafricains confondent le foot au basket ( ?) » Les messagers de « Centrafrique-avant-tout » jetèrent la panique d’enfer dans le public congolais et camerounais  lorsque le troisième but fut marqué. « Rien ne va plus » lançait le reporter de Radio Congo. Il y avait de quoi, car revenus au score, les Centrafricains, gonflés de la rage de gagner par ce renversement inattendu de la situation, montraient très clairement qu’ils n’entendaient en rien en rester là !

 

Pendant que tous les Centrafricains restés au pays poussaient les mêmes cris que ceux du stade Félix Eboué, rythmés par les déclamations d’un Jean Malé, complètement débridé, poussant et poussant encore ces « baskofooballeurs » vers ce quatrième but qui permît de confondre les spécialistes à la petite semaine qui osaient des pronostics les plus hideux ! Et ce 4è but surgit ! 4-3 en faveur des Centrafricains ! Il restait dix bonnes minutes de calvaire à tenir pour les Centrafricains, revenus de l’outre-tombe( ?)! Ils tinrent bon dix minutes. Et le sifflet final de délivrance retentit, jusqu’aux hauteurs de Bas-Oubangui, du Ferti et du Yadé ! Le Cameroun étalé, la Centrafrique s’éleva vers le panier du basket qu’elle savait si bien remplir ! Le Cameroun tira les leçons de cette défaite solennelle, et s’est taillé un nom dans le marbre du football planétaire.

 

Jeunesse de Centrafrique, cette histoire que je viens de raconter est à toi et tu dois impérativement te l’approprier. Tu peux un jour fait retentir la Renaissance sur des podiums des jeux africains, des jeux olympiques et restituer notre fierté nationale si tu le veux. Les différents régimes qui se sont succédé depuis Bokassa, font très peu cas de ta capacité à te surpasser et prouver que tu as aussi ta place au sein de la jeunesse mondiale. Si aujourd’hui les pays comme l’Ouganda, la Côte d’Ivoire et le Cameroun et j’en passe, qui hier tombaient devant nos équipes de football, sont devenus des grandes nations de Football, c’est parce que leur jeunesses y croient  et il suffit que tu y croies toi aussi, jeunesse de Centrafrique ! Beaucoup de tes dirigeants sportifs aujourd’hui prennent leurs charges comme un fond de commerce et les moyens d’assurer leur confort  et font très peu cas, eux aussi, de tes soucis et tes attentes.

 

Tu as toujours été marginalisée mais l’honneur de la patrie dépend exclusivement de sa jeunesse, que tu es. C’est pourquoi, je ne m’associe et ne m’associerai pas à ceux qui se moquent de toi après Beijing 2008 car je suis persuadé que les beaux jours de notre sport reviendront. Je crois que tu es tout aussi capable que les autres jeunesses de la planète. Il faut reprendre le flambeau glorieux de François Péhoua, Follot, Sioni, Bimalé, Darlan, Indo, Sanga, Béngué, Bisséni, Limbio, Koïté, Yéssé, Séréfio, Samba, Ngoko …nos anciennes gloires ! Comment oublier Goporo Yaya et Goporo ngambè, Kongawwein, Déba, et tous ceux qui dans les différentes disciplines sportives avaient défendu l’honneur de notre patrie ! Lève-toi jeunesse centrafricaine, lève-toi et défends la patrie humiliée!

 

Djim-Arem MAITART

 

« La voix qui crie dans le désert »

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion