APA Bangui 2008-08-19 (Centrafrique) Les centrales syndicales centrafricaines ont exigé l’apurement des cinq mois d’arriérés de salaires dus aux travailleurs par l’actuel régime du président François Bozizé, au pouvoir depuis mars 2003, dans un communiqué rendu public, lors d’une rencontre d’évaluation des travaux du comité mis en place après la rencontre entre le gouvernement et les six centrales syndicales, le 25 février.
Les syndicats exigent aussi le déblocage des effets financiers des avancements dans la fonction publique, indique le communiqué, ajoutant que les partenaires sociaux viennent d’être désagréablement surpris que le collectif budgétaire examiné par l’actuelle session extraordinaire de l’assemblée nationale ne prenne pas en compte la question du déblocage et des arriérés de salaires de l’actuel régime.
«Comme par hasard, la mise en circulation de ce document coïncide avec l’heureux dénouement du contentieux opposant le gouvernement centrafricain à la société AREVA, lequel s’est traduit par la signature, le 1er août 2008, d’un protocole d’accord contenant entre autres clauses, l’engagement de AREVA de verser la somme de 18 milliards de FCFA dans la caisse du trésor public centrafricain», observe le communiqué.
«Il est donc temps que les décideurs centrafricains songent à débloquer, à augmenter les salaires et à apurer les nombreux arriérés que les différents régimes ont tour à tour générés afin de permettre aux fonctionnaires et agents de l’Etat de sortir la tête de l’eau», conclut le communiqué.
Les travailleurs centrafricains du secteur public ont déclenché une grève illimitée le 2 janvier dernier, à l’appel des syndicats, pour réclamer le paiement de sept mois d’arriérés de salaires et le déblocage des effets financiers des avancements dans la fonction publique.
Le mouvement a pris fin suite à l’engagement du gouvernement de verser aux grévistes deux mois de salaires. A cette occasion, le gouvernement s’était aussi engagé à payer deux autres mois d’arriérés de salaires et envisagé la possibilité du déblocage des salaires à partir de juillet 2008.
Ndlr Centrafrique-Presse : Les fonctionnaires ne peuvent en effet pas demeurer en reste de ces retombées financières du contrat avec AREVA alors que Bozizé vient de distribuer une pluie d’étoiles à des généraux pantouflards des Faca avec effets financiers immédiats. S’il est vrai que 18 milliards aient été versés au trésor, la plus grande transparence doit être exigée dans l’utilisation et le dispatching de ces fonds. Cela n’avait pas été le cas avec URAMIN dont le droit d’entrée avait été empoché directement par Bozizé et Ndoutingaï sans que le trésor national n’en ait vu la moindre couleur. La durée du bras de fer du gouvernement centrafricain et AREVA avant la signature d’un accord s’explique justement par l’exigence de celle-ci de ne verser ce qu’elle doit à l’Etat centrafricain que sur un compte ouvert au trésor national.