CCP/34
Comité d’organisation
6e séance – matin
COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX: LE PRÉSIDENT CENTRAFRICAIN SE FÉLICITE DE L’INSCRIPTION DE SON PAYS À L’ORDRE DU JOUR DE LA COMMISSION
Le Président de la République centrafricaine, M. François Bozizé, s’est félicité ce matin de la décision du Comité d’organisation de la Commission de la consolidation de la paix d’inscrire son pays à l’ordre du jour de la Commission.
La décision a été prise après que la Commission eut reçu une lettre du Président du Conseil de sécurité approuvant cette inscription et lui demandant des avis et des recommandations sur l’instauration et la conduite d’un dialogue politique ouvert à tous; l’action menée par les autorités nationales et l’appui de la communauté internationale pour créer un secteur national de la sécurité efficace, responsable et viable; le rétablissement de l’état de droit, notamment le respect des droits de l’homme et la bonne gouvernance*.
Présent ce matin, lors de la réunion du Comité d’organisation, le Président centrafricain s’est félicité de cet engagement en faveur d’un pays qui émerge d’une longue série de crises politiques et socioéconomiques récurrentes. « Depuis les changements politiques, a-t-il affirmé, mon gouvernement travaille avec acharnement à la relance économique et au renforcement des capacités nationales, notamment dans les secteurs judiciaire, politique et social. » « Dès 2006, je me suis personnellement engagé dans les négociations qui ont abouti à des accords de paix avec tous les groupes armés », a-t-il souligné.
Malgré ces progrès « considérables », a reconnu le Président, beaucoup reste à faire. Les négociations continuent pour parvenir à un accord de paix global qui doit ouvrir la voie à un dialogue politique, a-t-il rappelé, en qualifiant un tel accord d’ingrédient indispensable à la réconciliation nationale et à une paix durable.
« Nous sommes en train de renforcer la cohésion sociale et le processus démocratique », a-t-il dit, en réitérant sa détermination à investir dans les ressources humaines et matérielles pour consolider la paix. « C’est en cela, a-t-il conclu, qu’à moyen terme, nous avons besoin de l’aide de la Commission de consolidation de la paix. »
Après le Burundi, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau, les membres du Comité d’organisation ont accueilli avec satisfaction le nouveau dossier de la République centrafricaine qui, selon eux, s’acheminent sûrement sur la voie de la consolidation de la paix.
C’est à la faveur d’un coup d’État contre le Président Ange Patassé que M. Bozizé est arrivé au pouvoir le 15 mars 2003, avant d’être élu démocratiquement 3 ans plus tard à la tête d’un État qui a été l’hôte de plusieurs présences de l’ONU. Depuis 2006, le Gouvernement de M. Bozizé a signé des accords distincts avec les groupes armés dont l’Accord de Libreville du 9 mai 2008 avec la principale rébellion, l’APDR. Un accord global doit encore être signé avec l’APDR, l’UFDR et la FDPC mais aussi avec l’opposition non armée et la société civile. Cet accord devrait ouvrir la voie à un dialogue politique inclusif.
Élu Président des réunions spécifiques sur la République centrafricaine, le Représentant permanent de la Belgique, M. Jan Grauls, a souligné l’importance de la réunion de ce matin qui consacre « presque solennellement » le début d’un engagement entre la Commission de consolidation de la paix et la République centrafricaine. La réunion est tout aussi importante pour la communauté internationale parce que, s’est-il expliqué, la République centrafricaine est sur la voie de la stabilisation et mérite pleinement l’appui indispensable à l’issue heureuse de l’évolution importante et encourageante des choses. « Le dialogue politique inclusif est sur la bonne voie et nous attendons désormais l’accord global de paix », a-t-il dit.
Le Président élu s’est aussi félicité des reformes engagées dans le secteur de la sécurité, en espérant que l’apport de la Commission fera la différence. L’inscription de la République centrafricaine à l’ordre du jour de la Commission, s’est-il encore félicité, devrait permettre à la Belgique d’offrir son expertise et sa connaissance de la région. La Belgique sera généreuse, a-t-il promis, en saluant cette occasion de prouver son propre engagement et sa disponibilité à la tête des réunions spécifiques sur la République centrafricaine.
Parmi les orateurs qui se sont félicités de la décision du Comité d’organisation, celui de la Commission européenne, M. Charles-Michel Geurts, a rappelé que cette dernière avait déjà financé à hauteur de 10 millions de dollars les programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration. La priorité de la Commission européenne étant la sécurité et le développement, le représentant a annoncé une contribution supplémentaire de 137 millions d’euros.
Pour la République centrafricaine, le moment est « excellent » pour rejoindre la Commission de consolidation de la paix, a-t-il conclu, en souhaitant un bon esprit de collaboration entre partenaires déterminés à mener une approche globale et constructive.
Reprenant la parole, le Président Bozizé a salué le soutien des différents intervenants. Depuis le changement politique du 15 mars 2003, a-t-il insisté, et avec le concours de la communauté internationale, la République centrafricaine a tout mis en œuvre pour sortir de la situation dans laquelle elle se trouvait.
Beaucoup a été fait et il n’est plus question de revenir en arrière, a-t-il assuré. « Notre souhait est de maintenir le cap ensemble et nous envisageons les décisions futures de la Commission comme un coup de fouet pour aller de l’avant. Nous mettrons tout en œuvre, a conclu le Président, pour appliquer ces décisions et pour qu’enfin notre pays mette fin définitivement à la série des crises récurrentes. »
*A/62/864-S/2008/383
Ndlr Centrafrique-Presse : Les Nations Unies ne se rendent même plus compte du danger qu’il y a à cautionner des putschistes et autres chef rebelle comme Bozizé qui s’emparent du pouvoir par des moyens anti-constitutionnels et s’arrangent pour frauder des élections et se légitimer ensuite. Cette hypocrisie de la communauté internationale est insupportable. Par ailleurs, les déclarations de Bozizé ici rapportées, sont aux antipodes de la réalité du pays. Tous les Centrafricains admettent que la situation actuelle du pays est pire que celle qui prévalait avant le putsch de Bozizé. L’insécurité est endémique et est un véritable fléau. Le tribalisme a atteint actuellement un niveau sans précédent dans le pays. La misère des populations est indescriptible. L’affairisme et l’enrichissement illicite de Bozizé et son clan sont en revanche, sans limite et scandaleux. Où est le changement apporté par le coup d’Etat de Bozizé ?