APA Bangui 2008-06-05 (Centrafrique) Le Front patriotique pour le progrès (FPP), l’un des partis politiques les plus anciens de la Centrafrique, créé dans les années 1960, a éclaté en deux factions depuis que son président-fondateur, le Pr. Abel Goumba, a été nommé président du Conseil national de la médiation.
L’une des factions est dirigée par M. Maurice Kotayé, choisi le mois dernier pour prendre la succession du Pr. Goumba, actuellement interdit d’activités politiques par la constitution de par ses nouvelles fonctions, à l’issue d’une réunion baptisée «conclave des cadres de FPP».
L’autre est présidée par Alexandre Goumba, le fils du Pr. Goumba, nommé président du FPP, lundi dernier, au cours d’une assemblée générale convoquée par des cadres du parti hostiles à M. Kotayé dont ils estiment que la nomination a été faite en violation des textes statutaires du parti.
Le bicéphalisme à la tête du parti du Pr. Goumba embarrasse le ministre de l’intérieur, le général de brigade Paul Raymond Ndougou, seul habilité à attribuer des certificats de reconnaissance aux associations et aux organisations à caractère politique. La situation est d’autant plus inconfortable pour le général Ndougou qu’il lui faut absolument éviter tout trouble à l’ordre public, surtout en ce moment crucial où le pays se prépare pour le dialogue politique inclusif qui doit démarrer le 15 juin.
«Le ministre se préoccupe de trouver une solution à l’amiable dans la crise au FPP car ce parti, qui est l’une des formations politiques les plus respectées, doit participer et apporter son expérience aux prochaines assises du dialogue politique», a déclaré jeudi à APA M. Alain Gbazongo, conseiller au ministère de l’intérieur.
Selon M. Gbazongo, un comité de normalisation de la situation au FPP est à pied d’oeuvre et le ministère de l’intérieur compte sur un aboutissement heureux des travaux de ce comité pour concilier les différentes parties. Les derniers évènements au FPP laissent à penser que les partis politiques en Centrafrique sont au bord de l’implosion à chaque empêchement du président-fondateur.
Une situation similaire prévaut également au Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), actuellement divisé en deux factions rivales depuis l’éviction du pouvoir en 2003 de l’ancien président Ange Félix Patassé, son président-fondateur, qui vit en connaît exil au Togo depuis lors. L’une des faction est dirigée par l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé et l’autre par l’ex-président de l’Assemblée nationale Luc Dondon Konamambaye.