L’année 2010 s’en est allée avec ses cortèges de malheurs divers et variés, de pauvreté, de misère et de violences pour les Centrafricains vivant tant sur le sol national qu’à l’étranger. 2011 démarre à peine mais on peut parier qu’elle sera une année d’espoir de changement et d’alternance au pouvoir dans ce pays tant meurtri que plusieurs années de mal gouvernance Bozizé dans presque tous les domaines ont précipité au fond du gouffre.
La République centrafricaine est connue comme un « failed state », un « Etat fantôme », un pays toujours situé dans les pelotons de queue et détenteur des plus mauvais scores dans les indicateurs socio-économiques. A-t-on seulement l’idée qu’il n’y a actuellement pas de passeport dans ce pays pour les citoyens qui veulent se déplacer à l’étranger ! Cette situation est pourtant loin d’être une fatalité pour peu que les Centrafricains puissent prendre conscience de la force dont ils disposent pour pouvoir changer le cours des choses en sachant faire bon usage de leur bulletin de vote.
Tôt ou tard les élections finiront bien par avoir lieu. Bozizé qui a piteusement échoué à faire des élections crédibles à l’expiration de son mandat en juin dernier est en passe de bénéficier d’un mandat entier d’une année qu’il a réussi à s’octroyer à la suite d’un coup d’Etat constitutionnel, ne demeurera pas éternellement au pouvoir.
Déjà, ses réels ennuis de santé qu’il s’emploie à nier sans convaincre personne cependant, continuent de susciter de sérieuses inquiétudes pour ses proches et certains observateurs avisés des affaires centrafricaines qui n’excluent plus l’hypothèse de sa brutale disparition qui entrouvrirait des perspectives de guerre de succession entre son fils Francis, ministre délégué à la défense et son argentier et son directeur de campagne électorale et non moins ministre des mines, le sulfureux Sylvain Ndoutingaï.
Tous les Centrafricains conviennent majoritairement que l’hypothèse du victoire électorale de Bozizé serait synonyme d’une véritable descente aux enfers pour les citoyens de ce pays qui n’en peuvent plus de végéter, de souffrir des affres du bozizisme et d’endurer les éternelles coupures de courant et d’eau potable. Un autre mandat pour Bozizé à la tête du pays signifiera davantage de pauvreté pour le plus grand nombre en raison de la prédation des maigres moyens de l’Etat et des ressources naturelles qui va s’accentuer.
C’est un secret de polichinelle que les fruits des nombreux rackets des diamantaires et autres dessous de tables et bonus résultant des permis miniers ne prennent pas la direction des caisses du trésor national mais plutôt des comptes bancaires de Bozizé, Ndoutingaï et leurs familles. L’entêtement de Bozizé à ne pas vouloir quitter le pouvoir même dans l’hypothèse de sa défaite électorale, donnera raison à tous ceux qui pensent que face à ce prétendu général d’armée, seule l’usage de la force armée est la solution.
Malheureusement, la plupart des rébellions armées qui ont vu le jour jusqu’ici en Centrafrique et continuer d’écumer l’arrière-pays, ont beaucoup de mal à s’approcher du centre du pouvoir bozizéen et ne constituent pas un réel danger pour lui. Opérant à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale, ces mouvements armés finissent même par lui donner l’illusion qu’il est invincible ce qui le renforce dans son refus de dialoguer et de négocier réellement avec eux pour que la paix et la sécurité reviennent durablement dans le pays.
Au crépuscule de cette année nouvelle, toute la rédaction de Centrafrique-Presse adresse à ses chers et fidèles lecteurs ses vœux les meilleurs d’une bonne et heureuse année. Elle continuera d’œuvrer de son mieux comme elle l’a toujours fait, pour mettre à leur disposition les informations qu’ils sont en mesure d’attendre d’elle sur la République centrafricaine, afin de continuer à mériter la confiance qu’ils lui ont toujours accordée.
La Rédaction