APA Libreville10-04-2008 (Gabon) La 1ère réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du «groupe de contact» sur la crise tchado-soudanaise, s’est ouverte jeudi à Libreville, pour débattre notamment des derniers développements survenus à la frontière entre le Tchad et le Soudan, depuis la signature de l’accord de paix du 13 mars dernier à Dakar.
Cet accord, le 5ème du genre, conclu par le Soudan et le Tchad, deux pays voisins qui s’accusent mutuellement de déstabilisation, a déjà été violé mardi dernier, le Soudan ayant accusé le Tchad d’avoir bombardé un village dans la région du Darfour.
Pendant que le groupe de contact essaie de situer les responsabilités dans cette affaire, les observateurs dans la capitale gabonaise estiment que l’accord signé en marge du 11ème sommet de l’organisation de la conférence islamique (OCI) tenu dans la capitale sénégalaise, sous les auspices du président sénégalais Abdoulaye Wade, ne changera pas grand-chose à la situation à la frontière tchado-soudanaise et qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un accord de plus dans un conflit à multiples ramifications.
«Nous signerons autant d’accords qu’il faudra, quel qu’en soit le nombre», a déclaré le ministre sénégalais des affaires étrangères Cheick Tidiane Gadio, comme pour souligner la détermination du «groupe de contact» à aller jusqu’au bout de la logique ayant conduit à sa création.
«Il n y a pas d’accords de trop, nous continuerons toujours à le faire jusqu’à la résolution de ce conflit», a ajouté le chef de la diplomatie sénégalaise, à l’ouverture de la réunion de Libreville, soulignant que «les membres du groupe de contact sont prêts à aider le Soudan et le Tchad à mettre un terme au conflit qui les déchire mais, tout dépend de la volonté des dirigeants des deux pays».
La Libye par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Abderrahmane Chalgam, a déjà annoncé, jeudi, une contribution deux millions de dollars à l’opération de supervision des patrouilles mixtes à la frontière tchado-soudanaise. «Si vous êtes décidés à aller vers la paix, nous sommes entièrement prêts à vous soutenir dans la résolution de ce conflit», a lancé à cette occasion le chef de la diplomatie libyenne à l’endroit des belligérants.
Le ministre congolais des Affaires étrangères et de la francophonie, Basile Ikouebe, a expliqué, pour sa part, qu’il ne s’agit pas de créer un nouveau mécanisme, mais de faire appliquer les précédents accords. «Tous les outils nécessaires existent, mais il faut une volonté politique des deux pays», a-t-il souligné.
Mis sur pied le 13 mars dernier à Dakar, le groupe de contact, qui regroupe la Libye, le Congo, le Sénégal, l’Erythrée, le Gabon, le Tchad et le Soudan, a reçu pour mission de suivre l’application de l’accord de paix signé dans la capitale sénégalaise par les présidents tchadien et soudanais Idriss Deby Itno et Omar Hassan El Béchir.
Les secrétaires généraux de la Communauté des Etats sahalo-sahariens (CEN-SAD), de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) ainsi que des représentants des Etats-Unis, de la France, de l’ONU, de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) prennent part à cette première réunion du groupe de contact à Libreville. Tout comme des représentants de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE). |
