
(MISNA) 4/4/2008 15.19 - Des dispositions urgentes pour combattre la hausse des prix ont été requises par le parlement de Bangui à la ministre du Commerce et de l'Industrie, Émilie Béatrice Épaye, redoutant des manifestations populaires similaires à celles qui se sont vérifiées ces dernières semaines dans plusieurs pays africains.
Soulignant le fait que la plupart des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté et touchent des salaires misérables, qui ne sont pas toujours versés, les parlementaires ont suggéré d'éliminer l'impôt sur la valeur ajoutée des biens de première nécessité et de créer un organisme chargé de superviser les prix pour éviter les hausses indiscriminées pratiquées par les commerçants.
Dans un pays qui dépend des exportations et se trouve en plein centre de l'Afrique, les députés ont par ailleurs mis l'accent sur la pénurie de nombreux produits qui, lorsqu'on les trouve, sont qui plus est de mauvaise qualité. Émilie Béatrice Épaye a répondu que le gouvernement s'est déjà penché sur ce problème par le biais de diverses mesures, dont la création d'un comité d'homologation des prix.
“Il est de plus en plus difficile de joindre les deux bouts dans la capitale. Quand on parle avec les gens, on sent une pauvreté croissante et des difficultés socio-économiques de plus en plus grandes”, dit à la MISNA une source missionnaire qui opère à Bangui. “Heureusement, ici, les repas quotidiens sont à base de manioc, ce dont on abonde – continue le missionnaire –, mais les prix des denrées importées, comme les pommes de terre ou les tomates, a grimpé. Le sac de ciment, un autre bien d'importation, est passé lui aussi de 10.000 à 17.000 francs Cfa”, soit de 15 à 25 euros.