Au forum de Dakar, Macky Sall appelle l’Onu à servir les intérêts de tous
Publié le 24.10.2022 à 16h18 par APA
Pour le président de la République du Sénégal, l’inertie du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme porte en elle-même la défaillance du système multilatéral.« Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine. C’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil de Sécurité qui est garant du mécanisme de sécurité collective en vertu de la Charte des Nations unies ». C’est par ces mots que le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a réitéré son appel pour une implication plus importante des puissances du monde dans la guerre contre les groupes jihadistes.
A en croire le chef de l’Etat sénégalais, les opérations classiques de maintien de la paix ont montré leurs limites. Présidant, lundi, l’ouverture de la 8e édition du Forum international sur la paix et la sécurité à Diamniadio, dans la périphérie de Dakar, il a relevé le fait que des casques bleus, attaqués jusque dans leurs bases sans moyens significatifs de riposte, ne peuvent pas protéger des populations menacées par des terroristes.
« C’est pourquoi, a-t-il dit, nous devons changer en toute vérité la doctrine des opérations de paix qu’il convient de mettre à jour en intégrant clairement la lutte contre le terrorisme y compris en Afrique dans cette nouvelle philosophie des Nations unies ».
Macky Sall est en effet convaincu que « l’inertie du Conseil de Sécurité dans la lutte contre le terrorisme porte en elle-même la défaillance du système multilatéral ». « Pour inspirer confiance et adhésion, il doit servir les intérêts de tous. Autrement, il continuera de susciter la méfiance des uns, la défiance des autres et il finira par perdre la crédibilité et la légitimité attachée à son autorité », a-t-il soutenu.
Pour y arriver, le président en exercice de l’Union africaine compte sur le Conseil consultatif de haut niveau sur le multilatéralisme efficace mis en place par le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres. Il espère que celui-ci « sera œuvre utile en examinant des problématiques majeures telles que la paix, la sécurité, le climat, l’architecture financière internationale et l’espace numérique entre autres ».
Cette année, le Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité est placée sous le thème « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogenes: défis de stabilité et de souveraineté » et accueille des délégations de 33 pays.
Dakar, capitale des « réflexions » sur la sécurité en Afrique
Publié le 24.10.2022 à 13h18 par APA
Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA traitent d’une diversité de sujets dominés par le Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité, ouvert lundi 24 octobre dans la capitale sénégalaise, en présence de plusieurs chefs d’Etat lusophones. « C’est parti pour deux jours de réflexions », indique Le Soleil, titrant sur l’ouverture du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité, ce lundi 24 octobre. Cette huitième édition, qui met à l’honneur l’Afrique lusophone avec notamment la participation du président angolais Joao Lourenço et de ses homologues cap-verdien José Maria Neves et bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, se déroule sous le thème « l’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté », souligne le quotidien national.
Près de 300 participants sont « attendus aux séances plénières et ateliers thématiques », faisant de Dakar le « centre des opérations contre le terrorisme », estime L’AS. « Avec la percée du terrorisme dans le Sahel, notamment au Mali, le Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité est devenu un rendez-vous où ce sont des sommités militaires, en particulier des généraux, qui se déploient. Au-delà de quelques chefs d’Etat qui vont marquer de leur présence, c’est le côté sécuritaire qui sera le plus mis en avant », explique le journal.
Notant que le Sénégal accorde une place privilégiée à la sécurité, L’Observateur indique que la loi de finances de 2023 prévoit un montant de « 380 milliards pour le contrôle et le maintien de l’ordre ». Selon le journal, 277 milliards seront attribués à la gendarmerie « pour renforcer la surveillance à travers les patrouilles et contenir toute velléité de trouble à l’ordre public ». La police se retrouvera pour sa part avec un budget de 103 milliards dans la gestion de la Sécurité publique, ajoute L’Observateur.
La lutte contre le trafic de drogue occupe également une place importante dans la politique sécuritaire du Sénégal. Libération affirme que les policiers de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) ont « démantelé un +labo+ à Ouakam », une commune proche du centre-ville dakarois, où des individus ont été arrêtés pour « transformation et trafic de drogues dures, blanchiment de capitaux », entre autres.
« Cerveau du vaste trafic, le Nigérian Ndubuisi Wachucku alias Daddy fournissait plusieurs revendeurs à Dakar et blanchissait une partie de son argent dans une bambinerie gérée par son épouse qui est en fuite », note le journal.
En politique, Enquête évoque l’éventuelle amnistie des faits ayant valu à des hommes politiques sénégalais de premier plan, à l’image de l’ex-ministre Karim Wade, une condamnation pénale et une perte de leurs droits civiques. Le journal se demande pourquoi le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000 – 2012) se braque-t-il après que le régime de Macky Sall se dit ouvert à une amnistie.
L’ex-puissant ministre a été condamné en 2015 pour enrichissement illicite et à payer une amende de plus de 130 milliards FCFA. Le dossier a été piloté par l’ancien procureur Alioune Ndao, dirigeant à l’époque la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Il avait dans sa ligne de mire plusieurs hommes politiques qui ont occupé des responsabilités publiques, dont le président Macky Sall lui-même.
« J’avais commencé à investiguer sur le patrimoine du chef de l’Etat : 8 milliards présumés. J’avais aussi ouvert une enquête sur les 7 milliards de Taïwan. J’ai eu des traçabilités », affirme dans Les Echos le magistrat retraité, précisant n’avoir « pas été limogé par SMS » de la tête de la Crei.
Après avoir été tailleur, maçon, gendarme et policier, le procureur Alioune Ndao ne veut pas aller à la retraite. Il compte s’investir en politique pour redonner à la justice son indépendance et développer le Sénégal. « Je suis candidat à l’élection présidentielle de 2024. Je demande gentiment à mon frère Antoine Dione (ministre de l’Intérieur) de me délivrer mon récépissé » de parti, a-t-il dit.