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-Il est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis de 2009 à 2013
Ekip |21.10.2022 AA / Yaoundé / Peter Kum
La Cour pénale spéciale (CPS) centrafricaine a annoncé l'arrestation de Firmin Junior Danboy, un officier de l'armée poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis entre 2009 et 2013.
« M. Firmin Junior Danboy visé par un mandat d’arrêt des juges du cabinet d’instruction de la Cour pénale spéciale (CPS), a été conduit jeudi 20 octobre, devant ces mêmes juges, pour procéder à son interrogatoire de première comparution », a annoncé, jeudi, la CPS.
Danboy « a été inculpé pour avoir commis, entre février 2009 et le 23 mars 2013, dans la maison d’arrêt et au Centre d’instruction militaire de la garde présidentielle de la ville de Bossembele, dans la Préfecture de l’Ombella-M’Poko » située à 157 Km au Nord-ouest de Bangui, a indiqué la même source.
Cet officier de l’armée centrafricaine est accusé « de crimes contre l’humanité par meurtre, par disparition forcée de personnes, par emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique en violation des dispositions fondamentales du droit international, par pratique de la torture et d’actes inhumains, par viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable », a ajouté la CPS.
La Cour a rappelé que l’inculpé est présumé innocent à ce stade et que la procédure d’instruction suit son cours devant les juges.
Pour rappel, la CPS avait aussi annoncé le 30 septembre dernier, l’arrestation de Vianney Semdiro, un commandant des forces armées centrafricaines pour crimes contre l’humanité.
Ce dernier est également soupçonné de meurtres, disparitions forcées commis entre 2009 et 2013 à Bossembele dans l’Ombella-Mpoko.
Ces deux officiers de l’armée centrafricaine rejoignent ainsi la longue liste des personnes arrêtées et écrouées par la Cour pour de graves crimes en lien avec la crise militaro-politique en République centrafricaine.
Ces deux arrestations interviennent alors que le verdict de la Cour pénale spéciale sur le procès du massacre de près de 40 civils en mai 2019 à Koundjili et Lemouna dans l’Ouham-Pendé est attendue le 31 octobre 2022.
En 2015, la République centrafricaine a créé une Cour pénale spéciale à Bangui pour juger les crimes internationaux les plus graves commis pendant les conflits qui ont secoué le pays depuis 2003.
Le mandat du tribunal est d’enquêter et de poursuivre les « violations graves des droits humains et les violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire de la République Centrafricaine depuis le 1er janvier 2003 [...] notamment le crime de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre ».