Lu pour vous
https://afrikipresse.fr/ par Ben Ismael 20 octobre 2022
Plus de 60 ans d’indépendance, l’Afrique reste tous les jours le « théâtre » d’intenses manœuvres consternantes politiques qui lui donnent le statut de continent de « merdes ». Le tout enrobé dans une formule de démocratie familiale. Cette marque autorisée est associée à l’image du père au pouvoir. Lui-même père de l’indépendance de son pays des années 1960-1980.
Ces premiers Africains avaient comme objectifs l’indépendance totale de l’Afrique. Ils n’ont pas chômé, ils n’ont pas été élus, réélus, 2 fois, 4 fois, 5 fois comme Paul Biya du Cameroun, Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire, Omar Bongo du Gabon, Sékou Touré de la Guinée, Robert Mugabe du Zimbabwé, Gnassingbé Eyadema du Togo, Yoweri Museveni de l’Ouganda, Obiang Nguema de la Guinée-Equatoriale. À eux seuls, ils ont décidé pour les autres. Quels spectacles d’adoration pour les militants politiques satisfaits des partis uniques. Tout le monde applaudit quand le père de la nation parle.
Toujours populaire, avec un sens aigu des relations politiques. Le « père de l’indépendance connaît chaque militant, ou leurs familles. Puis, l’Afrique va produire un autre groupe de présidents à la stratégie complaisante. Il s’agit de Jean Bedel Bokassa, président à vie puis Empereur de la Centrafrique, intronisé par Houphouët-Boigny et Valéry Giscard d’Estaing. Cette confrérie va conduire la Centrafrique dans une incertitude économique. Plus tard, l’Empereur est échu. Dans cette stratégie dynamique de bouffonnerie, d’autres chefs d’État emprunteront des chemins de calculs de séduction : en Libye, à l’époque du colonel Kadhafi, chef de l’État devient « Guide libyen » après avoir renversé le roi Idriss.
Au Zaïre, aujourd’hui Rdc, Mobutu Sessé Seko, président à vie, devient Maréchal. Ce titre militaire et sans critère va affaiblir les indicateurs diplomatiques du pays. Puis arrive une autre formule de démocratie : Faure Gnassingbé du Togo, Ali Bongo du Gabon, vont succéder à leurs papas sans l’avis des institutions républicaines. La dernière stratégie de la bouffonnerie est absolument spectaculaire, c’est bien les chefs d’États qui tripatouillent les constitutions pour rester longtemps au pouvoir. À la suite de ce spectacle courageux, c’est bien les coups d’États militaires : une opération où on exige simplement à la population de s’aligner. Et nous (…) à la suite. Face à cette complaisance intellectuelle, l’Afrique comprend que ses forces institutionnelles n’existent pas. Aujourd’hui, tout le continent est « abonné » à cette stratégie absolument bouffonne et à ce spectacle politique inattendu.
Ben Ismaël