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Tribune libre
“L’économie française est exsangue, faible et désorientée”, comment rebondir ?
https://www.capital.fr/ Par Georges Nurdin Publié le 25/06/2022 à 17h30
Sur le front de l’économie, “ce nouveau (?) quinquennat et cette nouvelle législature vont trouver une France exsangue, faible, désorientée”, dénonce notre chroniqueur Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain.
“Et maintenant, que vais-je faire ?”, s’interrogeait déjà Gilbert Bécaud. Nul doute que ce moment n’étreigne quelques hauts responsables au sommet de l’Etat. Surtout que les “modèles” n’avaient, là encore, rien vu venir. Probablement les mêmes fournisseurs de conseils que celui des “modèles” Covid et du scénario de la croissance “qui absorbe la dette”. Bref, au plan politique tout est dit, a été dit, ou sera dit. Et, bien entendu son contraire aussi tant la situation de l’Assemblée commence à se rapprocher du tissu sociologique de la France. Ce qui pourtant pourrait paraître assez normal dans une démocratie ordinaire mais parait si inédit sous nos cieux. Au plan économique ce nouveau (?) quinquennat et cette nouvelle législature vont trouver une France exsangue, faible, désorientée.
Exsangue : car les décisions d'enfermement généralisé de la population et du gel subséquent de l’économie nous ont amené la prodigue politique du “quoiqu’ il en coûte” - plus de 400 milliards déversés en vrac - qui a comme de bien entendu, en même temps, creusé les déficits et propulsé la dette à plus de 120% du PIB - obérant ainsi durablement les générations futures. Ceci ajouté au fait de prendre des mesures de rétorsions économiques “dans le but d’effondrer l’économie russe” - avec laquelle ne nous sommes pourtant pas en guerre - a provoqué une inflation record qui va friser le 8% à 10% en année pleine, sans qu’on en voit la fin. Tout ceci arrivant au pays champion déjà du monde de l’imposition, ne laisse aucune marge de manœuvre ou presque. La politique de la terre brûlée.
Faible : le déficit de la balance commerciale est abyssal. Mais plus que son niveau en valeur absolue, c’est la vitesse avec lequel ce déficit s'accroît qui inquiète. Alors qu’elles étaient pratiquement au même niveau (équilibre) en 1995, la balance commerciale allemande se situe en excédent à hauteur de 180 milliards d’euros fin 2021, alors que celle la France affiche un déficit record de 110 milliards. Ce qui veut dire que chaque année un accumulons un retard de près de 300 milliards par rapport à nos voisins à qui nos responsables politiques aiment pourtant tant à se comparer. Allant même jusqu’à parler de “couple” (bien entendu sous le régime de la séparation de bien, l’Europe n’est pas une structure fédérale. Heureusement). Et cet écart va se creusant chaque année.
Ca, c'est pour le présent. Pour le futur proche, le niveau de l’innovation nous renseigne. Hormis le fait que la moyenne d’âge des sociétés cotées au CAC 40 est de... 105 ans comparée aux fait que Google (Alphabet), Facebook ( Meta), Amazon, Tesla etc.. qui n’existaient même pas il y a seulement une quinzaine d’années représentent désormais la majeure partie de la capitalisation américaine, le nombre de brevets déposés nous intéresse. Lorsque la Chine dépose en 2021, 69.540 brevets, les USA 59.570, le Japon 50.260, la Corée 20.670, l’Allemagne 17.322, la France n’en dépose que 7.280. Les brevets annoncent la capacité d’innovation, qui elle-même est un excellent précurseur du dynamisme industriel et technologique et partant de la future création de richesse et d’emplois qualifiés.