Bangui : crise d’hydrocarbures, une pénurie fabriquée ?
https://www.radiondekeluka.org/ mardi 12 avril 2022 19:03
Face à la persistance de la pénurie du carburant, le directeur de cabinet du ministre de l’Energie et de l’Hydraulique a effectué, le 8 avril 2022, une visite surprise dans certaines stations-services de la capitale. Une opération visant à connaître les causes profondes de cette rareté qui frappe depuis plus d’un mois la République centrafricaine.
Cette visite, qui a débuté à la station-service Bamag au centre-ville, vise à desceller les vraies raisons de cette carence. Après un premier constat, au moins 5.000 litres d’essence trainent encore dans la soute de cette station-service alors que la vente est suspendue. A la station Total de Relais-Sica dans le 1er arrondissement, au moins 10.000 litres de carburant étaient disponibles. Cependant, le chef de piste a indiqué que les pompes d’essence sont en panne. Presque toutes les stations Tradex ont suffisamment de super et le volume varie de 25 à 30.000 litres. Mais selon les responsables, des instructions ont été données, notamment, ne pas vendre au-delà d’un volume donné.
« On ne peut qu’évacuer 3.500 litres »
"Hier, nous avons reçu 5.000 litres d’essence et on a tout évacué. Pour l’instant, il ne reste que le fond de sécurité. C’est-à-dire, nous sommes à un niveau où le carburant ne peut plus sortir. Car, selon les consignes, sur 5.000 litres reçus, on ne peut qu’évacuer 3.500 litres" a fait savoir Gisèle Nathalie Sébata, cheffe de piste à la station Green Oil Marabena.
Sur toutes les stations-services visitées, seule la station Total de Notre-Dame d’Afrique dans le 4ème arrondissement vendait du super. Cependant, celle-ci était bourrée de clients. Conscient de la gravité de cette situation, le responsable appelle ses pairs à voler au secours de la population.
"On avait 14.000 litres pour la journée. Je sais qu’on va arriver à les évacuer jusqu’au soir voire demain matin. Mais je me demande si dans d’autres stations comme Tradex ou Green Oil on fait la même chose ? S’ils en ont, qu’ils en vendent aussi afin d’aider la population au lieu de provoquer des queues" a déclaré Rock Aimé Kossi, gérant de la station Total de Notre-Dame d’Afrique.
« Arrêtez de nous manipuler. Trouvez un palliatif »
Pour ceux qui viennent nombreux s’approvisionner en super et qui ne parviennent pas à en avoir, c’est la confusion. Confrontés à des versions divergentes sur la pénurie, ces derniers appellent le gouvernement à trouver une solution rapide.
"Je viens me procurer du carburant, on me dit qu’il n’y en a pas. Partout, c’est le même message. Cependant, des cadres du ministère de l’Energie nous laissent entendre qu’il y a suffisamment de carburant dans les stations. Arrêtez de nous manipuler et trouvez nous un palliatif" s’insurge un usager.
Pour le gouvernement qui rejette la version d’une pénurie d’essence, il y a une volonté manifeste de la part des pompistes de créer et stimuler un marché noir.
"Ces pompistes et stations se livrent à des manipulations autour de produits pétroliers en créant des pénuries qui n’existent pas. Il y a également une mauvaise gestion et distribution dans les stations qui fait que les gens font la queue alors qu’il y a du produit en quantité" a fustigé Alain Kolongato, directeur du cabinet du ministre de l’Energie.
Face à cette situation, le ministère de l’Energie de l’Hydraulique promet une réunion très prochaine avec les propriétaires des stations-services pour une solution rapide.
Centrafrique : des députés centrafricains dénoncent une campagne internationale de dénigrement de leur pays
https://www.radiondekeluka.org/ mardi 12 avril 2022 18:35
De retour d’une mission à Strasbourg en France, où ils ont pris part à l’Assemblée parlementaire paritaire, des députés centrafricains ont tenu, ce 11 avril 2022 à Bangui, une conférence de presse. Occasion pour les cinq (5) élus de la Nation de parler de l’image de la République centrafricaine au niveau international et de dénoncer une campagne de dénigrement contre le pays.
Répondant aux questions des journalistes sur les points abordés lors de la 41ème session de l’Assemblée générale parlementaire paritaire Afrique-Caraïbe-Pacifique et Union Européenne, tenue du 1erau 03 avril 2022 à Strasbourg en France, la délégation a tout d’abord condamné l’attitude de certains pays vis-à-vis de la République centrafricaine. Selon les cinq (5) parlementaires, membres de la mission, ce qui se dit à propos du pays n’est autre que de la diffamation.
"J’ai dénoncé avec vigueur tout ce qui a été dit à propos de notre pays. Chaque grande puissance ne voit que ses intérêts. Mais tout ce que nous les centrafricains voulons aujourd’hui, c’est la paix. Rien que la paix" a fustigé Henri Milla Vigner, député de Mobaye.
Les relations diplomatiques toujours tendues entre Paris et Bangui
Pour ces députés, les relations diplomatiques ne sont pas encore au beau fixe entre Paris et Bangui. Puisqu’ils accusent les forces de sécurité françaises d’avoir foulé au pied leur immunité parlementaire à l'aéroport international Roissy Charles De Gaulle.
"Ils étaient trois, tous en civil. Il y avait un policier, un douanier et une autre personne qui n’a pas voulu décliner son identité. Ils ont demandé à M. Evariste Ngamana, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale de les suivre. Je me suis farouchement opposé à cela ; en leur disant que ceci est un incident diplomatique. Une violation flagrante de l’Accord de Vienne" a fait savoir le député Fleury Junior Pabandji.
Sur ce, l'Assemblée nationale entend interpeller la ministre des Affaires étrangères dans les jours qui suivent. Par ailleurs, les députés centrafricains attestent que certains membres du gouvernement ont été fouillés à peigne fin, lors de leur voyage en France.