Lu pour vous
Rédigé le 09/03/2022 Allo docteurs
Des dizaines de millions de personnes consomment abusivement du Tramadol. Détourné de son usage, cet anti-douleur peut entraîner de graves problèmes de santé.
Au Gabon, on l'appelle "Kobolo". Au Cameroun, il porte le nom de "Tramol". En Guinée, les cafés proposent d'en mettre dans votre tasse. Apprécié du Maroc au Cameroun, de l'Egypte au Ghana, du Sénégal à la Guinée, du Mali au Congo-Brazzaville, du Niger à la Côte d'ivoire, le Tramadol fait planer le continent. Des millions de personnes consomment ce dérivé de l'opium en détournant son usage.
Un médicament à risque
Le Tramadol est un analgésique de la famille des opiacés utilisé dans le traitement de la douleur. Le médicament est prescrit sur ordonnance. En cas d'utilisation prolongée à doses élevées, il peut entraîner une dépendance à la fois physique et psychologique.
Selon certains témoignages, l'anti-douleur permet de surmonter la fatigue, de combattre la dépression ou encore d'améliorer les rapports sexuels. Mais les médecins rappellent surtout les dangers du Tramadol en cas de surdosage. Troubles de la personnalité, hallucinations, désillusions, crises d’épilepsie... la liste est longue.
La cocaïne du pauvre
Très prisé par les jeunes, le Tramadol est souvent consommé avec d’autres substances comme la caféine, la théine ou l’alcool. Seulement voilà, "l’association opioïdes + alcool + sédatifs accroît les risques de dépression respiratoire et de décès, et on la retrouve souvent dans les overdoses ayant une issue fatale", rappelle l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Selon l'OMS, les opioïdes consommés à haute dose peuvent "provoquer une dépression respiratoire, voire la mort". Autre fait inquiétant, les comprimés de cet anti-douleur se revendent parfois dans la rue exposant les consommateurs au commerce de faux médicaments, responsable de plus de 100 000 décès par an sur le continent.
Plus accessible, moins cher que l'héroïne, le Tramadol peut être à l'origine d'une crise sanitaire sans précédent sur le continent. Pour l'éviter, les autorités sanitaires de chaque pays doivent mener des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes et favoriser la coopération entre les différents pays qui souffrent de ce fléau. Il s'agit là d'une question de santé publique.