AFP Publié le 22/02/2022 à 7h05
Quatre militaires français ont été arrêtés à l’aéroport de Bangui alors qu’ils escortaient un général de la force de l’ONU. À cause d’un malentendu, ils sont suspectés d’avoir voulu éliminer le président centrafricain
Paris et l’ONU dénoncent une manipulation. Le lundi 21 février, quatre militaires français escortant Stéphane Marchenoir, chef d’état-major de la Force de la Minusca (Mission des Nations unies en Centrafrique), ont été arrêtés à Bangui. Le général devait s’envoler pour Paris, a indiqué l’ambassade dans un communiqué sur ses comptes Twitter et Facebook. Les quatre hommes font partie de sa protection rapprochée.
Tentative d’assassinat
Mais que s’est-il passé ? De nombreux comptes privés ont accusé les militaires français - sur les réseaux sociaux - de vouloir « assassiner » le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra. Cet incident survient au moment où les relations entre la France et son ancienne colonie sont de plus en plus tendues, exacerbées par une féroce guerre d’influence entre Paris et Moscou, dans ce pays en guerre civile depuis 2013.
Force de la Minusca pour prendre le vol Air France avec leur équipement professionnel. L'Ambassade de France regrette vivement cet incident. Elle condamne son instrumentalisation immédiate sur certains réseaux malveillants et la désinformation grossière à laquelle elle donne lieu.
— La France à Bangui (@FranceBangui) February 21, 2022
« L’ambassade regrette vivement cet incident. Elle condamne son instrumentalisation immédiate sur certains réseaux malveillants et la désinformation grossière à laquelle elle donne lieu », écrivait la représentation diplomatique lundi soir. Plusieurs photos prétendaient montrer effectivement leur véhicule et armes saisis lors de leur interpellation.
« Concours de circonstances »
En réalité, il semble que les quatre Français arrêtés ont simplement joué de malchance. « C’est un concours de circonstances qui a fait qu’au même moment, l’avion du président Touadéra atterrissait », a expliqué l’état-major parisien des armées. De son côté, la Minusca a dit « rejeter catégoriquement les accusations d’atteinte à la sûreté de l’État ». La Minusca compte environ 15 000 militaires et policiers dans ce pays parmi les plus pauvres du monde et en guerre civile depuis neuf ans.
Les quatre hommes étaient toujours dans les locaux de la gendarmerie lundi soir, toujours selon un responsable de l’état-major des armées françaises. « Le problème est en cours de règlement, à ce stade, il n’y a pas d’inquiétude », a-t-il conclu.
COMMUNIQUE DE PRESSE MINUSCA
Bangui, le 21 février 2022 – Quatre membres du personnel de la MINUSCA chargés de la protection rapprochée du Chef d’état-major de la Force de la MINUSCA ont été arrêtés lundi après-midi devant les installations de l’aéroport international de Bangui-M’poko. Ces derniers venaient d’accompagner le Chef d’état-major en partance pour la France.
La MINUSCA regrette cet incident et condamne vivement son instrumentalisation sur les réseaux sociaux, dans une tentative de manipulation de l’opinion publique. Elle rejette catégoriquement les accusations d’atteinte à la sureté de l’Etat.
Dans le cadre de leur dialogue permanent, le leadership de la MINUSCA est en contact avec les plus hautes autorités centrafricaines pour trouver une issue dans les meilleurs délais.